Lettre de la Société des Amis du musée de Groix

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Le musée de Groix est un des 1 310 musées de France

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Jeudi 15 Juillet 2010 Inauguration de l'exposition temporaire
« Une culture en partage: hommage aux donateurs »

Depuis ses origines l’Ecomusée de l’île de Groix a constitué ses collections en grande partie grâce à des dons (près de 80%), offerts par plus de 350 familles. La plupart des donateurs sont des Groisillons, issus directement du contexte de la société insulaire de l’époque thonière, mais aussi parfois des familles d’artistes qui ont oeuvré à Groix : Pierre Bertrand ( 1884-1975), Jean Frélaut ( 1879-1954), Germaine Gardey ( 1904-1995) ou qui se sont intéressés au poète groisillon Jean-Pierre Calloch ( Henry Huerre, 1882-1972), tandis que, signe des temps, quelques résidents secondaires, ou Groisillons d’adoption, n’hésitent pas à donner tel objet de la vie quotidienne, costume ou instrument de travail qui leur semble digne d’intérêt pour le musée, et qu’ils ont découvert dans une maison groisillonne qu’ils ont rachetée.

Le partage d'une culture

L'exposition suit l’ordre de constitution des collections, pour en marquer les grandes étapes, insiste aussi sur des thèmes que le musée souhaiterait voir mieux représenter à l’avenir, et accompagne les objets par des portraits des donateurs, anciens ou récents.

Une partie des portraits a été réalisée lors d’ateliers intergénérationnels innovants, associant donateurs et élèves du collège Saint Tudy, qui ont retravaillé en numérique les portraits de donateurs qu’ils ont effectués dans le cadre de ces ateliers, basés sur les objets qu’ils avaient eux-mêmes choisis à travers le musée, et sur la mémoire vivante que les donateurs leur en transmettaient.

Les élèves sont à leur tour devenus donateurs, en faisant don au musée des beaux portraits photographiques ainsi réalisés.

Le collège St Tudy vient d’en éditer une plaquette
(e-mail : cath.legoff@hotmail.fr) en vente 5 euros

Une autre partie de ces portraits de donateurs a été réalisée par la jeune Nastasja Duthois, élève de quatrième année de l’école des Beaux-Arts de Lorient. Une place spéciale est accordée à la présentation des « coulisses » du travail du musée à travers tout le processus suivi par l’objet, depuis le don, l’enquête menée sur son histoire et son contexte d’utilisation, la présentation des dons à la commission scientifique régionale, l’inscription à l’inventaire scientifique du musée, jusqu’au travail de conservation préventive ou à une éventuelle restauration, avant la mise en valeur proprement dite. Cet hommage aux donateurs est à la fois un acte de reconnaissance du musée, mais aussi un travail collectif de transmission entre les générations de toute la richesse de la culture groisillonne. Le projet a été soutenu par la DRAC et le Conseil Général du Morbihan.

Annette, Huberte, Andrée et Reine, anciennes du Cercle celtique Blei Mor, ont apporté leur aide au conservateur pour la préparation des costumes sur les mannequins.

Dernières retouches avant les discours d'inauguration de Lionel Baron, l'adjoint à la culture et de Sylvie San Quirce, le conservateur.

De nombreux participants en ce jour de vernissage.

Quelques donateurs ont volontiers accepté de poser devant leur portrait réalisé par Nastasja Duthois
Ici Madame Guillaume et M. Genevissse.

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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Clichés © CLG

Vendredi 13 Août 2010 Sur les traces de Jean-Pierre Calloch

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C'est en grande partie grâce aux dons, en 1989, de la fille du Dr Palaux, le grand ami de Jean-Pierre Calloch, que l'écomusée a pu commencer à présenter une vitrine consacrée au poète.

Ce 13 août 2010, vingt ans après, celle-ci a pu venir, pour la première fois, en famille, voir les originaux qu'elle avait généreusement donnés, exposés en vitrine, en compagnie d'autres éléments qui ont enrichi cette présentation depuis :

- Manuscrits donnés par l'abbé Michel Goulletquer.
- Oeuvres de Jean Frélaut représentant la maison de son enfance à Clavezic, données par l'un des fils de l'artiste.
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Oeuvres de Xavier de Langlais achetées avec l'aide du Fonds régional d'acquisition des musées (FRAM).

La rencontre fut fructueuse, permettant au musée de recueillir des documentations complémentaires.

Pour sa part, la fille du Dr Palaux put se reconnaître dans un n° de Dihunamb qui lui était montré en cette occasion : en effet, au moment de la souscription pour la tombe de Jean-Pierre Calloch, le Dr Palaux l'avait fait inscrire encore tout bébé, parmi les souscripteurs.

Elle put également voir dans l'exposition temporaire en hommage aux donateurs un bois gravé par Henri Huerre représentant un projet de décor pour cette tombe, faisant partie d'une nouvelle série de dons liés
à Jean-Pierre Calloch récemment faite au musée.

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Le conservateur a pu porter des éléments supplémentaires à la biographie de
Jean-Pierre Calloch.
 
HATOUP Le cahier de l'île de Groix
consacré au breton maritime de Groix recueilli par Jean-Pierre
Calloch
leur a été remis.

L'entrée du musée est gratuite pour les Groisillons d'octobre à mars.

Vendredi 27 Août 2010 La SAMG suscite le dépôt d'un hunier appartenant à Firmin Beven

« Firmin souhaitait assurer l'avenir de cette voile, c'est donc tout naturellement que nous lui avons conseillé d'en faire le dépôt à l'écomusée »,
confie Catherine Le Goff,
membre de la SAMG.

Louis Le Joncour, né le 15 août 1879 à Douarnenez, était le frère d’un autre voilier de Douarnenez, Auguste Le Joncour. Il devint lui aussi comme voilier ( sa mère ne voulait pas qu’il entre dans la marine marchande en raison du nombre de péris en mer dans la famille), mais il choisit de s’installer à Groix, à la suite de son mariage avec Marie Tonnerre de Locmaria, en 1909, qu’il avait connue par l’intermédiaire d’un Groisillon, Bobinnec, marié à Douarnenez.
Clichés © CLG

Sa première voilerie, en haut de Port Tudy, près de l’actuelle pizzeria, était une cabane en bois coaltaré, dont le plancher se cirait tout seul avec la cire servant à coudre les voiles, et qui était pourvue d’un grenier muni d’un palan pour hisser les voiles. D’après son neveu et fils adoptif Nicolas, il semble avoir été l’un des premiers voiliers de Groix à faire des plans de voilure. En travaillant, il gardait son plan en face de lui, et coupait laize après laize, à l’aide d’une équerre, avec un couteau plat de marin, aiguisé sur une planche de bois recouverte de terre très fine, faisant meule. Il acheta un autre bâtiment près de l’actuelle gendarmerie en 1929, et s’y installa vers 1933-34. Ce voilier réputé est mort en 1940.

La voile portant sa marque, mise en dépôt au musée, en parfait état, devait venir soit du dundée Fantine soit du « dundée » Horizon, de la famille Penhoët.

L’Horizon de 1898, construit à Cancale, probablement regréé ( ex-bisquine) après avoir été acheté en 1902,  appartenait au mareyeur de Versailles Mazier, qui fut par la suite co-propriétaire avec Jean-Marie Penhoët de Locmaria ( 50%-50%) du dundée Fantine.

Le Fantine de 1908 ( chantiers du Palais), commandé par le capitaine Benoît Tonnerre, a été immortalisé par Paul-Emile Pajot au moins à deux reprises, en souvenir de la terrible tempête qu’il affronta avec succès en 1920 à hauteur du cap Lizard alors qu’il faisait le cabotage du charbon de Swansea à La Rochelle, tempête dans laquelle périt le paquebot Afrique ( nuit du 13 janvier 1920) sur les fonds redoutables de Rochebonne, faisant 560 victimes, en raison d’une avarie de machine, dans des creux de 11 mètres.

Cette voile sera par la suite un complément au Lutteur également de Louis Le Joncour que le musée a dans ses collections et qu’il présente actuellement dans son exposition temporaire en hommage aux donateurs.

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Solution du jeu de l' objet insolite de la lettre n° 12

C'est un seau à sel

 

Ce seau à sel a été déposé par Guy Tonnerre au musée pour témoigner de l’activité des anciennes chaloupes pontées. En effet, l’activité sardinière a précédé de beaucoup l’essor de la pêche au thon :

- Déjà à l’emplacement de l’actuel musée des presses à sardines sont indiquées à Port Tudy sur une carte de 1762 dessinée par l’ingénieur Polchet ( carte publiée par Sylvie San Quirce en accompagnement de l’exposition «  Aux origines du paysage » de 1993). L’activité de ces presses au XIXème siècle, à Port Tudy, mais aussi Port-Lay, Port-Melin, Locmaria, Port-Mélite, est bien documentée grâce au remarquable travail accompli par Pierre Tromeleue dans son DEA  «  L’île de Groix de la presse à la conserverie, de la sardine au thon».

- Mais les Groisillons n’ont pas seulement pratiqué la pêche à la sardine à bord de petites chaloupes creuses pour ravitailler les presses de Groix ( 89 chaloupes sardinières en 1780, tandis qu’en 1868, 109 chaloupes non pontées étaient encore principalement occupées par la pêche à la sardine) , ils ont aussi continué le cabotage de la sardine au vert ( qu’ils pratiquaient déjà depuis longtemps à bord d’embarcations de faible tonnage) à bord des chaloupes pontées qu’ils ont commencé à faire construire à partir du milieu du XIXème siècle … Déjà au début XIXème siècle, Toussaint Hervel, propriétaire de presses à Port-Melin et Port Tudy, possède, outre ses petites chaloupes sardinières, 7 chasse-marées de 10 à 20 tonneaux pour le cabotage de la sardine au vert ( faiblement salée). Par la suite, les Romieux et les Noël entre 1855 et 1860 possèdent des parts dans 15 chaloupes pontées, et Pierre Tromeleue considère pour cette époque le cabotage de la sardine comme étant en pleine extension, avec un système de parts qui annonce celui qui sera employé ensuite pour la pêche au thon.

Ce n’est que surtout à partir des années 1880 que décline vraiment cette activité à Groix, d’autant plus que ses marins et armateurs ont su anticiper la crise sardinière en commençant déjà à se lancer dans le thon et le chalut. Mais une autre histoire commence à s’inscrire en coulisse, plus difficile à documenter, et que l’on devine, entre autres, à travers l’ironique représentation de la Marseillaise de Paul-Emile Pajot, présentée au musée : celle de la contrebande de la sardine ibérique, jusque dans les années 1920 ...

Jeu : L' objet insolite

© CLG

Que peut être cet objet ?

Témoignage direct en vidéo --

La chaise, l'horloge et le ballon du Kreiz-er-Mor choisie par les collégiens

A l'occasion du projet
«Une culture en partage: hommage aux donateurs » mené avec les élèves du collège St Tudy, en 2009.

© CLG

Cliquer sur le lien ou sur la photo

Témoignages directs précédents

Marius Le Bulze raconte sa vie de mousse
Les biscuits de mer par Jacqueline Cabanel-Thoraval
La bouée culotte du Kreiz er Mor
cliquer
http://www.dailymotion.com/video/xcja6x_biscuits-de-mer-présentés-aux-élève_webcam

 


Ouvrages à découvrir

---- © Association recherche hisorique Bretagne 14-18

Ouvrage de 446 pages (21x29,5) avec iconographie, glossaire, index géographique et riche bibliographie historique.
25 € + 5,50 € de port. - Commander à Bretagne 14-18, Bel Horizon, 22330, Plessala. 02-96-26-12-10
rene.mi.richard@wanadoo.fr

Les élèves du collège St Tudy vous proposent un album photo des portraits qu'ils ont réalisés lors de l'atelier mené à l’écomusée de Groix l'écomusée.

Une série de 11 portraits de donateurs.

En vente 5 euros au collège St Tudy ou auprès de cath.legoff@hotmail.fr

Lexique bilingue illustré dont la base de départ est une recherche faite par le poète Jean-Pierre Calloch ( 1888-1917) à partir de 1906, et tout particulièrement en août 1913.

A l’occasion d’un travail collectif coordonné par M. l’Abbé Pierre Guillemot, autorité reconnue en matière de breton de Groix et Sylvie San Quirce, conservateur de musée, cette recherche a été enrichie et complétée avec des Groisillons bretonnants: Fidèle Tonnerre, Fernand Le Grel, Joseph Bidoc, Camille Paulichet.

En vente 18 € chèque à l'ordre de Société des Amis du Musée de Groix - Frais d'envoi par La Poste 3,02 €

Ecrire à : amisdumuseedegroix@hotmail.fr

« L'enseignement professionnel des pêches maritimes en France » de Denis Biget, docteur en ethnologie, conseiller principal d'éducation, chargé de cours à l'Université de Bretagne Occidentale (Brest) et chercheur associé au CRBC (FRE 3055 du CNRS).

L'enseignement professionnel des pêches maritimes en France ( 1895- 2007 )

4ème de couverture

Bien que les marins pêcheurs aient depuis longtemps acquis des savoirs et développé des techniques spécifiques, c'est en 1895 que sont créées les premières écoles d'enseignement professionnel des pêches maritimes dans le but d'apprendre aux pêcheurs à mieux exploiter les fonds marins mais aussi pour les faire entrer dans l'économie moderne et les nouvelles organisations de la profession. Les anciens savoirs et anciennes pratiques jugées archaïques devront laisser la place à la technologie de pointe et à un enseignement adapté.

En retraçant l'histoire de cet enseignement, l'auteur montre que l'école de pêche, comme tout système scolaire, est le produit d'un contexte social, économique et idéologique qui est parfois éloigné de simples considérations pédagogiques. Par ailleurs, l'interrogation demeure de savoir si le métier peut s'apprendre à l'école de pêche ou aujourd'hui, au Lycée professionnel maritime ou s'il s'apprend pour l'essentiel en mer, sur le bateau. Enseignants et pêcheurs se renvoient sans cesse l'interrogation sans vraiment donner de réponse.

Cette analyse historique et sociologique pose un certain nombre de questions à l'organisation de l'enseignement maritime d'hier comme d 'aujourd'hui et se veut une contribution à une anthropologie historique des populations littorales.

Il est disponible à la Librairie principale - île de Groix - au prix de 29 euros

 

Ouvrages disponibles auprès de la SAMG dont l'email est : amisdumuseedegroix@hotmail.fr

© Musée de Groix

«Le Mur de l'Atlantique dans la presqu'île de Quiberon » et tout particulièrement la batterie du Bégo, la troisième dans l'ordre d'importance sur l'ensemble du Mur de l'Atlantique en France, et qui participait, comme les fameuses batteries du Grognon, au réseau des défenses de la base sous-marine de Lorient, est édité par un chercheur qui depuis plus de 20 ans travaille dans les archives françaises et allemandes. Il a publié également «Les fortifications du Mur de l'Atlantique à Belle-Ile ».

En vente 20 €- chèque à l'ordre de Jacques Tomine

" La Mer pour Mémoire" édité par Buhez, l'association des musées de société en Bretagne, sous la direction de Michel Lhour et Elisabeth Veyrat, archéologues de la Direction des Recherches Archéologiques Sous-Marines, son propos est de retracer toute une histoire maritime du Grand Ouest atlantique, construction navale, vie à bord, réseaux économiques et guerre sur mer à travers 40 ans de recherches sous-marines .

En vente 30 € - chèque à l'ordre de Buhez

© Amis du Musée des Sables d'Olonne

Un bel album, numéro spécial de la revue 303, intitulé « Paul-Emile Pajot / Le Journal », publie sous une superbe présentation les plus belles pages de ce journal, où les Groisillons ne sont pas oubliés, comme par exemple les rescapés du Saint-Antoine de Padoue, ou les contacts pris par Pajot lors de son passage à Groix en 1901, en particulier avec son ami le peintre Jean Tonnerre, l'ensemble suivi par les articles de divers auteurs, dont Sylvie San Quirce, conservateur du musée de l'île.

24 € ( prix spécial pour les Groisillons)
chèque à l'ordre de l'association des Amis du musée des Sables d'Olonne.

Société des Amis du Musée de Groix - 4, Rue Jean-Pierre Calloch - 56590 GROIX

amisdumuseedegroix@hotmail.fr

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SAMG - vendred 08 octobre 2010