Lettre de la Société des Amis du musée de Groix

------------------------------------------------------------------------------------------------- 08 novembre- décembre 2009

Le musée de Groix est un des 1 310 musées de France

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Né de la forme d’un cadre, l’idéogramme des musées
de France évoque, selon son créateur le graphiste Philippe Apeloig,
un espace architectural en plan clairement délimité mais ouvert :

un rectangle dessiné en pointillés discontinus entourant un "M".

Une nouvelle vie pour les dundées de Jean Tonnerre et la presse de Port-Melin

Deux tableaux auxquels nous avons fait déjà allusion, à la fois en raison de leur intérêt pour les collections du musée, et de la gravité de leur état, ont bénéficié pour leur restauration du soutien du Fonds Régional de Restauration des Musées ( crédits Ministère de la Culture-Région Bretagne) et du Conseil Général du Morbihan.

Leur restauration a été réalisée à l’atelier de Catherine Ruel à Nantes avec toutes les précautions et les garanties d’usage, et en utilisant des techniques réversibles, selon la déontologie des musées.

Les dundées pêchant le thon

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© cliché atelier Ruel-coll. Ecomusée de Groix

Les dundées pêchant le thon après restauration. Le « Groisillon » au premier plan.

Nous avons déjà fait allusion aux problèmes de l’huile sur toile de Jean Tonnerre « Dundées pêchant le thon», acheté en 1987 pour le musée, déjà à l’époque en triste état ( déchirures, trous, lacunes, oxydation, encrassement ...) et qui avait continué à se dégrader en raison d’un châssis en mauvais état, sans clé, chanfreiné, cassé, qui avait marqué la couche picturale …

Sa restauration a connu plusieurs étapes :

- Deux nettoyages successifs de la couche picturale puis allègement en douceur du vernis très oxydé et irrégulier, travail délicat en raison de sa très grande résistance. En effet, le vernis, d’une variété inhabituelle dans les oeuvres peintes, était probablement à base de résine synthétique, et peut-être la marque d’une tentative ancienne de restauration malhabile ( de nombreuses usures anciennes ont été découvertes, particulièrement  dans le ciel).

- Nettoyage également du revers de la toile avec dépoussiérage.

- Collage des déchirures et incrustation de toile dans les trous, consolidation des zones de trous et de déchirures par la pose de pièces d’intissé de différentes épaisseurs.

- Résorption des déformations Consolidation par imprégnation, masticage des lacunes et fin de la restauration.

© cliché atelier Ruel-coll. Ecomusée de Groix

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--------- Hunier et ciel en cours de nettoyage - - - -- - -- ------------------------------------ Hunier et ciel après masticage

 

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------- ciel en cours de nettoyage ----------------------------------------------------------------hunier et ciel après restauration

- Tension de la toile sur un nouveau châssis réglable flottant ( Chassitech).

- Réintrégation illusionniste et vernissage par deux vernis successifs permettant de protéger, égaliser et stabiliser l’état de surface

- Protection du revers.

-© Musée de Groix
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nouveau châssis et pose d’un intissé de protection en polyester

 

Une surprise

La restauration a permis de rendre plus lisible la datation marquée par Jean Tonnerre sous sa signature : il s’agit finalement de 1904 et non de 1901.

Ce tableau une fois nettoyé aide aussi à comprendre comment Jean Tonnerre a pu éventuellement être l’une des sources d’inspiration de Paul-Emile Pajot : le caractère très descriptif de l’oeuvre, les personnages de marins à bord du dundée « Le Groisillon » en pleine action, les thons suspendus au plat-bord pour s’égoutter et ceux protégés par un taud sur les « bois à thon » : on a là des motifs souvent représentés par Paul-Emile Pajot, à la manière qui lui est propre, mais toujours avec la sensibilité d’un pêcheur autant que d’un artiste.

Bien plus tard, couronné de succès, reconnu par le peintre Marquet et par Jean Cocteau,
Paul Emile Pajot exposera à Paris à la galerie Pierre en 1925 une oeuvre dénommée
« Le dundée chalutier Le Groisillon » ...

La presse à sardines de Port Melin

Ce tableau datant de 1891, acheté en 1990 par l’écomusée, nous est particulièrement précieux par sa représentation de la presse à sardines disparue de Port-Melin.

© Musée de Groix

---------- le tableau après refixage et réintégration

 

Il souffrait d’altérations anciennes dues à l’humidité et d’encrassement et oxydation, mais surtout d’une mauvaise adhésion de la couche picturale, de lacunes, enfoncements, et de ce qui semblerait être une mauvaise restauration ancienne ( nettoyage abusif créant des usures, repeints, et peut-être aussi à l’origine d’un revernissage avec un vernis très dur sans doute à base de résine synthétique, comme dans le cas du tableau de Jean Tonnerre ...).

La fragilité du tableau était telle, en raison des nombreux soulèvements, que le refixage, à la colle d’esturgeon diluée et à la spatule chauffante, a dû être effectué avant même le dévernissage.

La mer : exemple de soulèvements en toit au centre du tableau

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--- -- ------------------------------------© Musée de Groix--------------------- La mer après refixage

Le dévernissage n’a pas été total, en raison de la fragilité de la couche picturale.

Un solvant a été administré à travers une couche de papier japon avant le dévernissage et l’élimination des repeints.

Là aussi, les lacunes ont été mastiquées, des réintégrations de type illusionniste ont été effectuées, deux vernis successifs appliqués en pulvérisation.

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- -- Le ciel, encrassé, taché, avec lacunes ------------- -----------------------------Le ciel restauré
- ------ perte d'adhérence et soulèvement

Des chocs ont provoqué de petites lacunes dans la couche picturale, laissant apparaître le support en bois.

L’accrochage du panneau dans son cadre a été amélioré, et le bois dispose désormais d’une marge de jeu grâce à un système de tourniquets montés sur ressorts.

La restauration n’a malheureusement pas permis de rendre la signature plus lisible.

Cette peinture dont la ressemblance est frappante avec celle, de plus grandes dimensions, d’Emile Noirot ( présentée dans l’exposition « Rêves d’ancre » fin 2002-début 2003 à l’hôtel de ville de Larmor-Plage), conserve donc une part de son mystère et méritera des recherches ultérieures.

 

Don du jour

Le très important fond Baron-Marrec, riche en costumes de trois générations successives, embrasse aussi divers types d’accessoires liés au costume ou à son entretien: épingles à tête émaillée, noires pour les devantiers, blanches pour les coiffes, amidon de riz « L’ours blanc », etc …

© Musée de Groix – clichés ALG

Ici, nous avons une petite série de cartes diffusées entre les deux guerres par la mercerie d’Adolphine comme publicités de parfums, des marques Arys et Mouilleron: « Un jour viendra », « L’amour dans le coeur », « Secret de femme» ... Il semble que ces cartes devaient être parfumées à l’origine.

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© Musée de Groix – clichés ALG

Tous les témoignages seront les bienvenus sur l’utilisation des parfums et eaux de toilette autrefois à Groix, encore peu étudiée actuellement ...

 

Solution du jeu de l' objet insolite de la lettre n° 7

Il s’agit de l’un des deux garde-rats donnés au musée par la Compagnie Océane en 2008.

© Musée de Groix

Identifié comme tel par des membres de l’équipage, il était destiné à empêcher les rats de monter à bord en grimpant sur les aussières depuis le quai.

Il figurait au milieu d’un ensemble d’objets provenant du Kreiz-er-Mor, mais cependant le diamètre du tube par lequel passait l’aussière semble inférieur à celui du toronnage des aussières du Kreiz. Peut-être en réalité ce garde-rats provient-il d’un bateau à passagers plus ancien, et de moindre tonnage, par exemple le Pen-er-Vro ( 120 tx, le Kreiz faisant 435 tx).

Tous les renseignements complémentaires sur les garde-rats et leur bon usage seront les bienvenus !

Jeu : L' objet insolite

 


---------------------------------------------- © Musée de Groix

 

A quoi pouvait bien servir cet objet ? - - - - Qui en avait l'usage ? -

 

Video de France 3 consacrée à Paul-Emile Pajot à découvrir.

http://culturebox.france3.fr/all/6658/Paul-Emile-Pajot,-le-peintre-marin

 

Site internet à découvrir

 

L'institut national de l'audiovisuel ( INA)

Vous pourrez découvrir plusieurs reportages consacrés à l'île de Groix, dont celui en date du 25 Juin 1966, le plus ancien.

durée : 8 minutes 43

Plusieurs marins-pêcheurs embarquent à bord de l' Ile de Groix ce matin-là … les matelots de l'île de Groix … Mme Le Gurun au puits de Kerhoet … les familles de pêcheurs: M. et Mme Beven de Moustéro, Mathé Bonnec de Locmaria ... les filles dans la cour de l'école des Soeurs … Jeanine, Pascaline du Bar des Grands Sables... le Cercle Celtique ... le jardin de Mme Gravelat … le maire Joseph Puillon.

Cliquer sur le lien qui suit

http://www.ina.fr/economie-et-societe/vie-sociale/video/RXF01026125/l-ile-de-groix.fr.html

Si le lien ne fonctionnait pas vous pouvez vous rendre directement sur le site de l'ina : www.ina.fr

et saisir dans la fenêtre en haut à droite « ile de groix ».

Les videos consacrées à Groix y apparaissent.

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Ouvrages à découvrir

Lexique bilingue illustré dont la base de départ est une recherche faite par le poète Jean-Pierre Calloch ( 1888-1917) à partir de 1906, et tout particulièrement en août 1913.

A l’occasion d’un travail collectif coordonné par M. l’Abbé Pierre Guillemot, autorité reconnue en matière de breton de Groix et Sylvie San Quirce, conservateur de musée, cette recherche a été enrichie et complétée avec des Groisillons bretonnants: Fidèle Tonnerre, Fernand Le Grel, Joseph Bidoc, Camille Paulichet.

En vente 18 € chèque à l'ordre de Société des Amis du Musée de Groix - Frais d'envoi par La Poste 3,02 €

Ecrire à : amisdumuseedegroix@hotmail.fr

« L'enseignement professionnel des pêches maritimes en France » de Denis Biget, docteur en ethnologie, conseiller principal d'éducation, chargé de cours à l'Université de Bretagne Occidentale (Brest) et chercheur associé au CRBC (FRE 3055 du CNRS).

L'enseignement professionnel des pêches maritimes en France ( 1895- 2007 )

4ème de couverture

Bien que les marins pêcheurs aient depuis longtemps acquis des savoirs et développé des techniques spécifiques, c'est en 1895 que sont créées les premières écoles d'enseignement professionnel des pêches maritimes dans le but d'apprendre aux pêcheurs à mieux exploiter les fonds marins mais aussi pour les faire entrer dans l'économie moderne et les nouvelles organisations de la profession. Les anciens savoirs et anciennes pratiques jugées archaïques devront laisser la place à la technologie de pointe et à un enseignement adapté.

En retraçant l'histoire de cet enseignement, l'auteur montre que l'école de pêche, comme tout système scolaire, est le produit d'un contexte social, économique et idéologique qui est parfois éloigné de simples considérations pédagogiques. Par ailleurs, l'interrogation demeure de savoir si le métier peut s'apprendre à l'école de pêche ou aujourd'hui, au Lycée professionnel maritime ou s'il s'apprend pour l'essentiel en mer, sur le bateau. Enseignants et pêcheurs se renvoient sans cesse l'interrogation sans vraiment donner de réponse.

Cette analyse historique et sociologique pose un certain nombre de questions à l'organisation de l'enseignement maritime d'hier comme d 'aujourd'hui et se veut une contribution à une anthropologie historique des populations littorales.

Il est disponible à la Librairie principale - île de Groix - au prix de 29 euros

 

Ouvrages disponibles auprès de la SAMG dont l'email est : amisdumuseedegroix@hotmail.fr

© Musée de Groix

«Le Mur de l'Atlantique dans la presqu'île de Quiberon » et tout particulièrement la batterie du Bégo, la troisième dans l'ordre d'importance sur l'ensemble du Mur de l'Atlantique en France, et qui participait, comme les fameuses batteries du Grognon, au réseau des défenses de la base sous-marine de Lorient, est édité par un chercheur qui depuis plus de 20 ans travaille dans les archives françaises et allemandes. Il a publié également «Les fortifications du Mur de l'Atlantique à Belle-Ile ».

En vente 20 €- chèque à l'ordre de Jacques Tomine

" La Mer pour Mémoire" édité par Buhez, l'association des musées de société en Bretagne, sous la direction de Michel Lhour et Elisabeth Veyrat, archéologues de la Direction des Recherches Archéologiques Sous-Marines, son propos est de retracer toute une histoire maritime du Grand Ouest atlantique, construction navale, vie à bord, réseaux économiques et guerre sur mer à travers 40 ans de recherches sous-marines .

En vente 30 € - chèque à l'ordre de Buhez

© Amis du Musée des Sables d'Olonne

Un bel album, numéro spécial de la revue 303, intitulé « Paul-Emile Pajot / Le Journal », publie sous une superbe présentation les plus belles pages de ce journal, où les Groisillons ne sont pas oubliés, comme par exemple les rescapés du Saint-Antoine de Padoue, ou les contacts pris par Pajot lors de son passage à Groix en 1901, en particulier avec son ami le peintre Jean Tonnerre, l'ensemble suivi par les articles de divers auteurs, dont Sylvie San Quirce, conservateur du musée de l'île.

24 € ( prix spécial pour les Groisillons)
chèque à l'ordre de l'association des Amis du musée des Sables d'Olonne.

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