Lettre de la Société des Amis du musée de Groix

------------------------------------------------------------------------------------------------- 05 Juillet- Août 2009

Le musée de Groix est un des 1 310 musées de France

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Mercredi 1er Juillet

Conférence au Foyer des Anciens : " les Régates de Thoniers et les Reines "

- - - - - - clichés © CLG

Suite au succès de la conférence de juin qui avait fait salle comble au presbytère, Sylvie San Quirce, conservateur de musée, a traité de l’histoire des régates de thoniers de Groix et de leur contexte.

Régates aux origines anciennes puisque leur création remonte aux débuts de l’essor de la flotte groisillonne, à l’époque des chaloupes pontées. Régates qui restèrent longtemps sporadiques, avant de s’affirmer vraiment à partir de 1933, quand le grand quotidien Le Matin remit le mémorial du sauvetage à la station de Groix et lança la Coupe de l’Atlantique, et au moment où apparaissait une nouvelle génération de dundées.

Annette Tonnerre, fondatrice du premier cercle celtique de Groix avec Mme Gravelat, Monique Davigo et un groupe de jeunes filles a abordé avec les anciennes le sujet des reines des thoniers et de leurs demoiselles d’honneur, qui participaient aux fêtes accompagnant les régates.

A l'occasion de cette projection ont été présentées des photographies jamais vues jusqu'à présent issues de collections privées. Une vingtaine de personnes ont assisté et participé à l'identification de certaines personnes sur les photographies. L' échange fut intéressant.

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Vendredi 3 Juillet

Lancement du premier « Hatoup le cahier de l'île de Groix » consacré au Breton maritime de l'île

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L es études sur les textes dits " minoritaires" sont trop rares.

La société des Amis du Musée de Groix a lancé à l’Hotel Ty-Mad, le premier numéro de sa revue "HATOUP le cahier de l'île de Groix " qui est consacré au Breton Maritime de Groix, en présence d'une trentaine de personnes.

La très grande richesse des termes maritimes groisillons est mise en valeur dans un lexique bilingue illustré dont la base de départ est une recherche faite par le poète Jean-Pierre Calloch ( 1888-1917) à partir de 1906, et tout particulièrement en août 1913 date à laquelle, ce fervent défenseur de la langue et de la culture bretonne, s’embarque à bord de l’Aquilon pour une marée de 18 jours, au cours de laquelle il fait une importante collecte de vocabulaire et d’expressions maritimes.

A l’occasion d’un travail collectif coordonné par M. l’Abbé Pierre Guillemot, autorité reconnue en matière de breton de Groix et Sylvie San Quirce, conservateur de musée, cette recherche a été enrichie et complétée avec des Groisillons bretonnants: Fidèle Tonnerre, Fernand Le Grel, Joseph Bidoc, Camille Paulichet.

Dans cet ouvrage une comparaison est également faite par Per Denez qui fut à la tête du Département de Celtique à l’Université de Rennes 2 Haute Bretagne avec les termes maritimes du breton de Douarnenez.

© ALG
Abbé Guillemot

Pour l’ Abbé Pierre Guillemot « Jean-Pierre Calloch déplorait à son époque la désaffection de ses jeunes compatriotes à l’égard du breton. Que dirait-il s’il revenait ? » On entend dire parfois que
« Le breton groisillon n’est pas le vrai breton, c’est un patois ». « Mâtiche ! Un patois parlé et écrit par un des plus grands écrivains bretons ! Excusez du peu ! Le breton de Groix reste en effet marqué par l’influence pourleth.

Pourquoi ? Eh bien parce que Groix jusqu’à la Révolution française était la propriété de la famille des ducs de Rohan-Guéméné et elle était restée marquée par l’apport de la population pourleth, la population de la région de Guéméné-sur-Scorff. A la pêche au thon, il y avait un mot que l’on avait plaisir à entendre et à crier, c’était le mot « Béh » qui veut dire « effort » et qu’on lançait quand les thons s’accrochaient à l’hameçon, quand ça « chtagnait ».

Aujourd’hui où peut-on entendre le breton groisillon ? « dans le français groisillon ! le français groisillon avec toute sa saveur l’aide encore à survivre. On peut même dire que le breton groisillon s’est vengé en parsemant d’expressions bretonnes le français groisillon ! »-Chouk ezaï ( Assois-toi là) -Me vela chalpé ( Me voilà interdit, coi). Et l’on pourrait continuer. Alors ne le laissons pas mourir.

 

Mercredi 12 Août

Conférence de Jacques Tomine : Le Mur de l'Atlantique à Groix

© CLG

Depuis 1978 Jacques Tomine travaille sur le Mur de l'Atlantique dans les archives françaises et étrangères.

Il faut souligner le caractère à la fois documenté et très structuré de sa démarche où tous les tenants et les aboutissants de la construction sont étudiés et exprimés dans un langage vivant et accessible à tous.

M. Tomine a donc abordé tour à tour ce que firent les Allemands concernant les défenses côtières en arrivant en France et particulièrement dans le Morbihan, puis l'origine et la conception du Mur de l'Atlantique, et bien sûr ce que les Allemands construisirent à Groix de 1942 à 1944.

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clichés © CLG

La conférence illustrée par la projection de plus de 300 diapositives, même si elle portait sur les années « béton » avait parfois quelques pointes d’humour et a intéressé plus de soixante-dix personnes.

L’auteur au final a dédicacé auprès de plusieurs personnes très intéressées par le sujet ses ouvrages.

Les personnes qui les désirent peuvent se mettre en contact avec la Société des Amis du Musée de Groix par mail: amisdumuseedegroix@hotmail.fr

Vendredi 14 Août Le retour du Kenavo à Port Tudy

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Restauré au chantier Tanguy de Douarnenez le KENAVO faisant partie des collections de l'écomusée de Groix vient de revenir sur l'île.

La peinture du bateau reprend désormais les couleurs de la peinture d’origine, telles qu’elles ont été décrites ( coque orange, préceinte verte, pont gris) par le fils du premier propriétaire.

Le KENAVO a été construit en 1959, il s'agit du seul côtre construit par un charpentier groisillon

( Henri Yvon dit Jeb-Jeb 1897-1987 ) qui ait survécu à l'épreuve du temps.

Ce bateau qui avait été acheté en 1984 par le musée de Groix avec l’aide du Fonds Régional d’Acquisition des Musées ( FRAM, crédits Etat-Région) est représentatif d'une part non négligeable de l'activité maritime de Groix qui ne doit pas être oblitérée par l'apogée thonière de l'île, il s'agit des petites pêches côtières (259 canots la pratiquaient en 1886) ils ont précédé l'essor de la pêche au thon et lui ont survécu.

Une démarche de restauration exemplaire

Le pontage n'était plus d'origine depuis sa complète réfection en 1972 par le deuxième propriétaire du bateau, prenait l'eau et avait besoin d'être changé, les fonds du bateau encore intacts et authentiques risquaient d'être atteints à leur tour. C'était là une opportunité pour restituer son état d'origine grâce à tout un processus de recherches du l'histoire du bateau et à une réflexion menée avec divers experts.

Le nouveau pontage restitue la courbe de l'hiloire d'origine à l'avant. Le fonds du cockpit voit son pontage remplacé par un plancher de pont comme à l'époque de la construction et la préceinte retrouve ses anciennes dimensions, grâce aux indications données par les photographies anciennes et aux traces découvertes lors du démontage, affinant ainsi la silhouette du bateau.

Cette nouvelle préceinte a à nouveau des dalots pour évacuer l' eau percés près du tableau, conformément aux photographies de l'état d'origine, car ceux-ci avaient disparu quand le quatrième propriétaire avait refait la préceinte en la rehaussant, ne restituant qu'une partie des dalots, ce qui contribua à la stagnation de l'humidité au niveau du tableau, et au problème récurrent de pourriture fibreuse.

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Soutien de la DRAC et du Conseil Général du Morbihan

Le projet de restauration, a reçu le soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles et du Conseil Général du Morbihan, une réflexion a été menée, avec l'appui d'un expert du service de restauration des Musées de France et avec celui d'un expert en microbiologie des Monuments Historiques, qui a identifié les champignons qui s'étaient attaqués au tableau pour la troisième fois.

Un photographe des laboratoires de Restauration des Musées de France a effectué des campagnes photographiques de haute qualité au fur et à mesure de la restauration, qui serviront par la suite à une mise en valeur de ce travail.

Le Kenavo a une histoire liée à la plaisance, de par ses propriétaires de 1959 à 1984, mais il est resté essentiellement, en raison des gabarits utilisés pour sa construction, un représentant, le seul qui subsiste, des nombreux cotres de pêche côtière sortis des mains des charpentiers groisillons ( il y eut jusqu'à 5 ateliers de charpente navale à Port-Tudy), qui représentèrent un complément important aux activités des marins de Groix.

Souhaitons que ce bateau dans le cadre des initiations aux petites pêches traditionnelles proposées par le service des publics de l'écomusée reprenne du service rapidement.

Lundi 17 Août

Plateau télé pour l'émission de Ty télé « Route 56» sur le site de Port Lay

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L'émission s'intitule " Route 56 ", elle est passée à 18 h le mardi 18 Août sur la TNT canal 23. Elle était présentée par Laurent Vilboux, présentateur "vedette" de cette nouvelle chaîne morbihannaise qui vient de s'inscrire dans le paysage audiovisuel depuis juin.

Le Conservateur du Musée de Groix, Mme Sylvie San Quirce, a présenté le musée et le projet intergénérationnel établit cette année avec les jeunes de la classe de Mme Catherine Le Goff du Collège Saint Tudy " Une culture en partage hommage aux donateurs ", l'abbé Pierre Guillemot y a parlé du breton maritime de Groix, dont la Société des Amis du Musée de Groix vient de publier en juillet une édition dans sa revue Hatoup.

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Don du jour Cafetière de chalutier

- - - © Musée de Groix

A la suite de l’atelier pédagogique avec le collège Saint Tudy, lors duquel il avait commenté le contexte des pinces de crabe données par Jean-Marie Adam, et fait don de la cloche du Louis Pasteur, Evrard Yvon est revenu par la suite faire toute une série de dons au musée, qui seront présentés à la commission scientifique régionale de septembre.

Parmi ceux-ci, une cafetière de chalutier des années 1960, qui d’après lui proviendrait probablement du Kérolay, ou sinon du Louis Pasteur, et qui a été récupérée lors de la fermeture de l’armement Jégo-Quéré.

Evrard Yvon a bien connu ce type de cafetière qui était utilisé à bord de chalutiers industriels qui avaient un équipage de 15 à 16 hommes habituellement ( un patron, un radio, quatre mécaniciens, un cuisinier, un lieutenant, un mousse, un novice, 4 à 6 matelots), avec éventuellement un matelot de plus dans les périodes les plus chargées ( plutôt en début d’année au moment du frai du lieu noir).

Le café était livré moulu, et la cafetière mise à chauffer sur une cuisinière à rebords (pour le roulis) par un cuistot qui, à bord des bateaux Jégo-Quéré, était généralement de Groix ( Joseph Calloch, Jean Lanco ...). Le café devait être constamment à disposition, au moins quatre cafetières pleines étaient consommées à bord par 24h, et encore plus en fonction de la quantité de poisson et du travail de nuit. Il est arrivé à Evrard Yvon de dormir 5h en cinq jours ...

Cette cafetière est donc représentative des rythmes de travail imposés aux équipages par la pêche industrielle, très différents de ceux de la pêche au thon qu’avaient connue auparavant les Groisillons, qui se pratiquait uniquement de jour.

Le café, d’une variété assez forte, était fourni en réponse aux commandes du cuisinier du bord, par des avitailleurs de Kéroman ( par exemple la maison Juguet, rue Seignelay, qui a disparu, ou la maison Picault, qui existe toujours) qui jouaient le rôle de ship-chandlers pour les vivres et le matériel ainsi que pour l’« exportation ».

Cet objet fait partie d’un ensemble de dons en provenance de l’armement Jégo-Quéré, qui n’était pas seulement l’un des plus importants armements français à la pêche industrielle, mais aussi très représentatif de la migration des Groisillons après la deuxième guerre mondiale vers le port de pêche de Kéroman, dont ils ont en grande partie contribué à l’essor spectaculaire.

 

Jeu : L' objet insolite


-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- © Musée de Groix - cliché ALG

 

A quoi pouvait bien servir cet objet ? - - - - Qui en avait l'usage ? ----

 

Solution du jeu de l' objet insolite de la lettre n° 4

C'est un moule à beurre

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© Musée de Groix - cliché ALG

La plupart des propriétaires de vaches avaient un moule à beurre qui souvent, comme dans le cas représenté ici, figurait une vache.

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------------------La semelle -----------------------------------------------------------------© Musée de Groix - cliché ALG

Les jours de pardon, lors des « assemblées » où les Groisillons recevaient chez eux toutes leurs connaissances, le beurre qui venait d’être baratté était mis dans un moule à beurre ( dont la contenance était généralement d’une livre) avant d’être démoulé et présenté sur une assiette ou un beurrier , avec le pain et le café qui étaient servis à tous.

Pour certains, le moule à beurre semble avoir été d’usage plus courant, même en-dehors des grandes occasions, sans doute selon le temps disponible pour chacun.

Par contre nous n’avons pas de trace à Groix de pratiques comparables à celles du Finistère où des centaines d’invités arrivaient à la noce munis de vivres, et en particulier de mottes de beurre décorées ...

Le moule à beurre orné d’une vache a été donné par Mme Simone Lanco de Kerlard, et celui décoré d’une fleur par M. et Mme Even, ces deux dons ayant été faits en 1981, au début de la collecte pour la création de l’écomusée.

Il semblerait qu’il ait existé aussi des cas de moules à beurre figurant un bateau, mais le musée n’a pas eu l’occasion d’en recueillir dans ses collections.

 

Ouvrages à découvrir

Lexique bilingue illustré dont la base de départ est une recherche faite par le poète Jean-Pierre Calloch ( 1888-1917) à partir de 1906, et tout particulièrement en août 1913.

A l’occasion d’un travail collectif coordonné par M. l’Abbé Pierre Guillemot, autorité reconnue en matière de breton de Groix et Sylvie San Quirce, conservateur de musée, cette recherche a été enrichie et complétée avec des Groisillons bretonnants: Fidèle Tonnerre, Fernand Le Grel, Joseph Bidoc, Camille Paulichet.

En vente 18 € chèque à l'ordre de Société des Amis du Musée de Groix - Frais d'envoi par La Poste 3,02 €

Ecrire à : amisdumuseedegroix@hotmail.fr

« L'enseignement professionnel des pêches maritimes en France » de Denis Biget, docteur en ethnologie, conseiller principal d'éducation, chargé de cours à l'Université de Bretagne Occidentale (Brest) et chercheur associé au CRBC (FRE 3055 du CNRS).

L'enseignement professionnel des pêches maritimes en France ( 1895- 2007 )

4ème de couverture

Bien que les marins pêcheurs aient depuis longtemps acquis des savoirs et développé des techniques spécifiques, c'est en 1895 que sont créées les premières écoles d'enseignement professionnel des pêches maritimes dans le but d'apprendre aux pêcheurs à mieux exploiter les fonds marins mais aussi pour les faire entrer dans l'économie moderne et les nouvelles organisations de la profession. Les anciens savoirs et anciennes pratiques jugées archaïques devront laisser la place à la technologie de pointe et à un enseignement adapté.

En retraçant l'histoire de cet enseignement, l'auteur montre que l'école de pêche, comme tout système scolaire, est le produit d'un contexte social, économique et idéologique qui est parfois éloigné de simples considérations pédagogiques. Par ailleurs, l'interrogation demeure de savoir si le métier peut s'apprendre à l'école de pêche ou aujourd'hui, au Lycée professionnel maritime ou s'il s'apprend pour l'essentiel en mer, sur le bateau. Enseignants et pêcheurs se renvoient sans cesse l'interrogation sans vraiment donner de réponse.

Cette analyse historique et sociologique pose un certain nombre de questions à l'organisation de l'enseignement maritime d'hier comme d 'aujourd'hui et se veut une contribution à une anthropologie historique des populations littorales.

Il est disponible à la Librairie principale - île de Groix - au prix de 29 euros

 

Ouvrages disponibles auprès de la SAMG dont l'email est : amisdumuseedegroix@hotmail.fr

© Musée de Groix

«Le Mur de l'Atlantique dans la presqu'île de Quiberon » et tout particulièrement la batterie du Bégo, la troisième dans l'ordre d'importance sur l'ensemble du Mur de l'Atlantique en France, et qui participait, comme les fameuses batteries du Grognon, au réseau des défenses de la base sous-marine de Lorient, est édité par un chercheur qui depuis plus de 20 ans travaille dans les archives françaises et allemandes. Il a publié également «Les fortifications du Mur de l'Atlantique à Belle-Ile ».

En vente 20 €- chèque à l'ordre de Jacques Tomine

" La Mer pour Mémoire" édité par Buhez, l'association des musées de société en Bretagne, sous la direction de Michel Lhour et Elisabeth Veyrat, archéologues de la Direction des Recherches Archéologiques Sous-Marines, son propos est de retracer toute une histoire maritime du Grand Ouest atlantique, construction navale, vie à bord, réseaux économiques et guerre sur mer à travers 40 ans de recherches sous-marines .

En vente 30 € - chèque à l'ordre de Buhez

© Amis du Musée des Sables d'Olonne

Un bel album, numéro spécial de la revue 303, intitulé « Paul-Emile Pajot / Le Journal », publie sous une superbe présentation les plus belles pages de ce journal, où les Groisillons ne sont pas oubliés, comme par exemple les rescapés du Saint-Antoine de Padoue, ou les contacts pris par Pajot lors de son passage à Groix en 1901, en particulier avec son ami le peintre Jean Tonnerre, l'ensemble suivi par les articles de divers auteurs, dont Sylvie San Quirce, conservateur du musée de l'île.

24 € ( prix spécial pour les Groisillons)
chèque à l'ordre de l'association des Amis du musée des Sables d'Olonne.

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