Lettre de la Société des Amis du musée de Groix

------------------------------------------------------------------------------------------------- 04 Juin-Juillet 2009

Le musée de Groix est un des 1 310 musées de France

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UNE NOUVELLE VIE POUR LES « DUNDEES PÊCHANT LE THON » de Jean TONNERRE

Parmi les deux tableaux dont la restauration a été récemment approuvée à l’unanimité par le conseil municipal, figurait l’huile sur toile représentant des dundées pêchant le thon par Jean Tonnerre ( Locmaria 1868-Locmaria 1946).

Cette huile sur toile date de 1901, année où il reçoit la visite de Paul-Emile Pajot, qui connaît sa réputation à une époque où il est déjà très apprécié dans le milieu des pêcheurs et armateurs groisillons.

Description

Quatre dundées figurent sur ce tableau, qui ont la forte tonture et le gréement très apiqué de cette génération de thoniers.

Celui au premier plan est l’une des représentations les plus complètes que nous ayons d’un dundée en pêche: on voit distinctement malgré l’encrassage de la toile toutes les lignes qui ont été filées, celles des tangons mais aussi au moins une ligne supplémentaire ( sous réserve de découvertes lors de la restauration) à l’arrière du bateau.

Les différentes étapes de la pêche sont également visibles: des matelots halent des lignes pour ramener les thons à bord, mais un thon, qui a déjà été étripé, est à la traîne au bout d’un surno pour être nettoyé, et c’est probablement un autre dans ce cas qui est en train d’être remonté ( le nettoyage permettra de vérifier qu’il s’agit bien aussi dans ce dernier cas d’un surno et non d’une ligne). Deux thons qui ont été ainsi rincés à l’eau de mer sont suspendus le long du bord pour s’égoutter. D’autres thons, déjà nettoyés et égouttés sont suspendus à un chevalet pour sécher et une partie d’entre eux est protégée par un taud car le temps est probablement humide.

L’homme de barre tend le bras gauche dans l’axe du bateau, dans un geste qui sera souvent repris par Paul-Emile Pajot dans ses dessins.

 

Etat

Le support souffre d’altérations anciennes dues à l’humidité, la toile est déformée à la fois par l’accumulation de crasses et par le châssis de mauvaise qualité, sans clés, chanfreiné, qui a marqué la couche picturale et se trouve cassé près de la traverse centrale. La toile connaît également diverses déchirures et enfoncements, trous et lacunes, elle est oxydée et cassante. La couche picturale est très encrassée, son vernis très oxydé, jauni et irrégulier est couvert d’un chanci dû à une humidité ancienne et comporte des traces de ruissellement.

Restauration

Le support

Le châssis sera changé pour un châssis de type réglable de forme spéciale de fabrication Chassitech, le revers nettoyé, les déchirures consolidées, les déformations rétablies, les trous seront consolidés avec incrustations ponctuelles de toile. Le revers sera désormais protégé par une toile « sail-cloth » contre les variations hygrométriques tout en assurant une circulation d’air derrière l’oeuvre.

La couche picturale

La couche picturale sera décrassée, le vernis allégé (avec possibilité de dévernissage selon l’état découvert en cours de travail), les déchirures fixées et les zones lacunaires mastiquées, une réintégration de type illusionniste sera faite, et pour finir un vernis réversible anti-UV sera pulvérisé.

Cette oeuvre de Jean Tonnerre pourra enfin reprendre la place qu’elle mérite au sein du musée, démonstration précise et vivante des techniques de la pêche au thon à son apogée.

Sylvie San Quirce

conservateur

Don du jour

 

- - - ---- - - - -- - ---© Musée de Groix

Lors de la conférence du Mercredi 10 Juin, à la salle du presbytère, ce magnifique tablier brodé a été offert à l'écomusée.

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Mercredi 10 Juin 16h 30

Conférence projection « Les régates de thoniers et les reines »

Salle comble au presbytère !

- © ALG

Les célèbres régates de thoniers de Groix qui ont tant marqué les mémoires ont des origines anciennes puisque leur création remonte aux débuts de l’essor de la flotte groisillonne, à l’époque des chaloupes pontées.

Mais elles restèrent longtemps sporadiques, aussi leur régularité et leur notoriété ne s’affirmèrent vraiment qu’à partir de 1933, quand le grand quotidien Le Matin remit le mémorial du sauvetage à la station de Groix et lança la Coupe de l’Atlantique, au moment où apparaissait une nouvelle génération de dundées.

Les conférenciers :

Michel Perrin, auteur de recherches depuis plusieurs années sur les flottes pontées de Bretagne Sud, et de divers articles renouvelant les connaissances existant sur le sujet, a présenté les dundées du chantier « Union et Travail», dont certains se firent particulièrement remarquer au palmarès de la Coupe de l’Atlantique de 1933 à 1952.

© CLG

Sylvie San Quirce, conservateur de musée, a présenté l’histoire des régates de thoniers de Groix et de leur contexte.

Annette Tonnerre, fondatrice du premier cercle celtique de Groix, a abordé avec des anciennes le sujet des reines des thoniers et de leurs demoiselles d’honneur, qui participaient aux fêtes accompagnant les régates.

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--- --- Annette Tonnerre - - - - - - - - - - -- - - -- -- - ---- -- -- --- --- --- - -- -- --- -- ------ ----- ---- ----Hélène Tonnerre

A l'occasion de cette projection ont été présentées des photographies issues de collections privées.

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clichés © CLG

Marthe Guillaume - Even présentant son tablier et l'écharpe de « Reine des Blei Mor »

Ile de Groix- Grussenheim

Séjour des correspondants alsaciens de l'école St Tudy : découverte du patrimoine

C'est un canot de sauvetage baptisé « Grussenheim-Alsace» qui relie le village de Grussenheim à l'île de Groix.

Après la seconde guerre mondiale, Groix ne possédait plus de canot de sauvetage. Un industriel parisien, Monsieur Bô, dont le fils Daniel avait été tué lors du combat de Grussenheim, se proposait de faire un don à la Société de Sauvetage à Paris. Il offrit le canot à l'ïle de Groix, à la condition que celui-ci porte le nom de Grussenheim-Alsace.

Ce bateau fut construit aux chantiers Jouet de Sartrouville, ce canot immatriculé S18 possédait des qualités exceptionnelles, une excellente défense à la lame, une grande stabilité. Il fut bénit par l'abbé Luco et mis sous la protection de Sainte Anne. A cette occasion des liens furent noués avec les habitants de Grussenheim, dont certains firent le déplacement pour cette manifestation.

Le canot est exposé dans l'écomusée de l' île. Depuis six ans, des échanges sont organisés entre les Bretons et les Alsaciens. Les enfants du cours moyen 1 et 2 de Grussenheim avaient accueilli leurs correspondants de la classe de Jacques Ezanno l'an passé. Ils ont été reçus à leur tour dans les familles des élèves de Groix.

Au programme

Découverte du patrimoine en compagnie de Sylvie San Quirce Un rallye sur les traces de Jean-Pierre Calloch, la visite de la maison de Kerlard, la rencontre avec les trois marraines du Grussenheim: Pierrette Baravaglio, Annette Tonnerre et Mimi Le Goff.

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© école saint Tudy

Visite du musée et matelotage avec José Calloch.

Lundi 22 juin

Visite de la flottille 23 F de Lann Bihoué au musée

Le musée a eu le plaisir d'accueillir la flottille 23 F de Lann Bihoué qui effectuait à Groix sa journée de cohésion. La conservatrice a proposé une visite guidée à deux groupes successifs, très attentifs et intéressés par la patrimoine maritime, pour un total de plus d'une cinquantaine de personnes.

Jeu : L' objet insolite


© Musée de Groix - cliché ALG

 

A quoi pouvait bien servir cet objet ? - - - - Qui en avait l'usage ? ----

 

Solution du jeu de l' objet insolite de la lettre n° 3

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© Musée de Groix - cliché ALG

C'est un bloc de cire

La cire que l’on voit ici faisait partie du fonds Baron Marrec.

A Groix on utilisait bien sûr la cire comme ailleurs dans les maisons, mais aussi en grande quantité chez les artisans voiliers qui étaient nombreux à Port Tudy durant l’époque thonière : afin de coudre les voiles, ils utilisaient un fil de coton soigneusement ciré en le filant dans l’aiguille et en le passant sur une plaquette de cire, tandis que pour les ralingues ils utilisaient en même temps du fil de chanvre goudronné et du fil ciré : le neveu de Louis le Joncour se souvenait de la façon dont son oncle mettait deux fils dans le chas de l’aiguille, l’un goudronné et l’autre ciré, et doublait.

Il fallait porter des sabots spéciaux dans les voileries, pour éviter de glisser, tellement le plancher était ciré par les voiles qui traînaient dessus.

Sylvie San Quirce

conservateur

 

 

ateliers de matelotage : prendre contact au 02 97 86 84 60

 

Ouvrages à découvrir

« L'enseignement professionnel des pêches maritimes en France » de Denis Biget, docteur en ethnologie, conseiller principal d'éducation, chargé de cours à l'Université de Bretagne Occidentale (Brest) et chercheur associé au CRBC (FRE 3055 du CNRS).

L'enseignement professionnel des pêches maritimes en France ( 1895- 2007 )

4ème de couverture

Bien que les marins pêcheurs aient depuis longtemps acquis des savoirs et développé des techniques spécifiques, c'est en 1895 que sont créées les premières écoles d'enseignement professionnel des pêches maritimes dans le but d'apprendre aux pêcheurs à mieux exploiter les fonds marins mais aussi pour les faire entrer dans l'économie moderne et les nouvelles organisations de la profession. Les anciens savoirs et anciennes pratiques jugées archaïques devront laisser la place à la technologie de pointe et à un enseignement adapté.

En retraçant l'histoire de cet enseignement, l'auteur montre que l'école de pêche, comme tout système scolaire, est le produit d'un contexte social, économique et idéologique qui est parfois éloigné de simples considérations pédagogiques. Par ailleurs, l'interrogation demeure de savoir si le métier peut s'apprendre à l'école de pêche ou aujourd'hui, au Lycée professionnel maritime ou s'il s'apprend pour l'essentiel en mer, sur le bateau. Enseignants et pêcheurs se renvoient sans cesse l'interrogation sans vraiment donner de réponse.

Cette analyse historique et sociologique pose un certain nombre de questions à l'organisation de l'enseignement maritime d'hier comme d 'aujourd'hui et se veut une contribution à une anthropologie historique des populations littorales.

Il est disponible à la Librairie principale - île de Groix - au prix de 29 euros

 

Ouvrages disponibles auprès de la SAMG dont l'email est : amisdumuseedegroix@hotmail.fr

© Musée de Groix

«Le Mur de l'Atlantique dans la presqu'île de Quiberon » et tout particulièrement la batterie du Bégo, la troisième dans l'ordre d'importance sur l'ensemble du Mur de l'Atlantique en France, et qui participait, comme les fameuses batteries du Grognon, au réseau des défenses de la base sous-marine de Lorient, est édité par un chercheur qui depuis plus de 20 ans travaille dans les archives françaises et allemandes. Il a publié également «Les fortifications du Mur de l'Atlantique à Belle-Ile ».

En vente 20 €- chèque à l'ordre de Jacques Tomine

" La Mer pour Mémoire" édité par Buhez, l'association des musées de société en Bretagne, sous la direction de Michel Lhour et Elisabeth Veyrat, archéologues de la Direction des Recherches Archéologiques Sous-Marines, son propos est de retracer toute une histoire maritime du Grand Ouest atlantique, construction navale, vie à bord, réseaux économiques et guerre sur mer à travers 40 ans de recherches sous-marines .

En vente 30 € - chèque à l'ordre de Buhez

© Amis du Musée des Sables d'Olonne

Un bel album, numéro spécial de la revue 303, intitulé « Paul-Emile Pajot / Le Journal », publie sous une superbe présentation les plus belles pages de ce journal, où les Groisillons ne sont pas oubliés, comme par exemple les rescapés du Saint-Antoine de Padoue, ou les contacts pris par Pajot lors de son passage à Groix en 1901, en particulier avec son ami le peintre Jean Tonnerre, l'ensemble suivi par les articles de divers auteurs, dont Sylvie San Quirce, conservateur du musée de l'île.

24 € ( prix spécial pour les Groisillons)
chèque à l'ordre de l'association des Amis du musée des Sables d'Olonne.

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