Lettre de la Société des Amis du musée de Groix

------------------------------------------------------------------------------------------------- 03 Mai 2009

Le musée de Groix est un des 1 310 musées de France

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Voici la 3ème Newsletter de La Société des Amis du Musée de Groix, l'association a été créée le 7 février 2009 et figure au Journal Officiel du 28 mars 2009.

La Newsletter de la SAMG, comme vous avez pu vous en rendre compte, pour ceux qui ont reçu les deux précédents numéros, ne sera pas qu’un simple outil de communication. Elle a été pensée pour permettre, à travers quelques rubriques, d’appréhender l’envers d’un décor, pour mieux apprécier les collections et leur contexte et faire connaître le travail mené.

Grâce à son contenu rédactionnel, il sera possible de suivre pas à pas ce qui se passe à l’Ecomusée, apprendre quelques histoires du passé ou partager d’inoubliables expériences vécues ...

N’hésitez donc pas à la faire connaître auprès de vos amis et conseillez-leur de la recevoir. Nous nous ferons un plaisir de la leur adresser.

La présidente

Une renaissance annoncée pour la précieuse peinture de la presse à sardines de Port Melin

Ces dernières années deux tableaux des collections de l’écomusée de Groix étaient dans un état de plus en plus inquiétant et le musée avait présenté des demandes de subventions pour une restauration par une restauratrice agréée par la Direction des Musées de France.

- © Musée de Groix -

Celui que nous présentons ici, dont la couche picturale est en état de soulèvement généralisé, est pourtant bien caractéristique d’une période de transition importante dans l’histoire de l’île :

La presse à sardines de Port-Melin, témoignage rare de la première industrie de l’île :

Il s’agit d’une huile sur bois de 1891, attribuable au peintre Emile Noirot ( 1853-1924), et dont il existe une autre version dans une collection privée.

Il s’agit de la meilleure représentation que nous ayons de l’une des anciennes presses de Groix, dont très peu d’iconographie subsiste, mais qui ont été jusqu’à 7 à saler et presser les sardines ( alors abondantes dans les parages) amenées par de petites chaloupes creuses sur l’ île: deux presses à Port Tudy, semble-t-il les plus anciennes ( sur l’emplacement desquelles a été construite par la suite la conserverie devenue musée), deux à Port-Mélite, une à Port-Lay, une à Port-Melin, et la dernière construite à Locmaria.

 

Histoire de la presse de Port-Melin

D’après Pierre Tromeleue, auteur en 1992 d’un beau DEA intitulé « L’île de Groix de la presse à la conserverie, de la sardine au thon », celle de Port-Melin a été bâtie pour Frédéric Hervel, notaire à Quimperlé, en 1824-25, sur un terrain acquis par son père, Toussaint Hervel, négociant de Port-Louis. Toussaint Hervel possédait également une presse à Larmor, une autre à Etel, et d’autres qu’il faisait exploiter en location, deux à Gâvres, une à Port-Louis près de la porte du Lohic, ainsi que les deux de Port-Mélite, ces dernières étant louées à des négociants de Port-Louis. Il avait aussi plusieurs chasse-marées, et même une goélette, la Cécile, armée pour la pêche sur les Bancs de Terre-Neuve, conjointement avec Louis François Galabert, négociant de Lorient, qui possédait l’une des presses de
Port Tudy et celle de Port-Lay.

La presse de Port-Melin est rachetée en même temps que les deux presses de Port Mélite ( succession de Toussaint Hervel décédé en 1835) en septembre 1838 par Guillaume-Marie Romieux, « presseur de sardines » à Larmor après y avoir été « tonnelier », qui a déjà racheté les deux presses de Port Tudy, mais qui décède en décembre 1838. Ses héritiers se répartissent sa succession ainsi que celle de son épouse lors d’un tirage au sort en 1850, et Guillaume Romieux, presseur à Larmor, reçoit finalement la presse de Port-Melin en partage tandis qu’Adolphe reçoit celle de Larmor, et Jean-Pierre Romieux reçoit la grande presse de Port-Tudy composée des deux anciennes presses qui étaient situées de part et d’autre du ruisseau. C’est une époque où Pierre Tromeleue souligne que les presses à sardines deviennent de véritables pôles commerciaux basés sur l’armement, le cabotage de la sardine, la vente de la rogue et le commerce du vin.

Mais par la suite, contrairement à ceux des ports de l‘île où des infrastructures portuaires furent construites, qui permirent de remplacer les presses par des conserveries ( à Port Tudy et Port-Lay), on ne vit pas un tel phénomène à Port-Melin où la presse, qui avait certes connu quelques agrandissements dans les années 1860, était déjà abandonnée au moment où le tableau fut peint en 1891 : en l’absence de port, les chaloupes pontées qui marquèrent l’essor de l’armement groisillon à partir du milieu du XIXème siècle ne pouvaient pas y aborder, et la presse fut fermée à la suite de la mort de Jean-Pierre Romieux en janvier 1871 ...

La restauration programmée :

L’état de la couche picturale et du support du tableau était alarmant :

-------- © Musée de Groix -

- La couche picturale, dans un mauvais état général, adhère mal actuellement au support bois, et se trouve en phase de déplacages de la couche colorée, auxquels s’ajoutent des soulèvements et taches sombres dûs à des repeints. Déjà quelques petites lacunes se sont produites. Elle souffre également d’écailles et d’éraflures au niveau du vernis, lui-même oxydé et jauni. La surface est encrassée, avec également des matités dues à l‘humidité.

- Le panneau de bois formé par deux planches jointes servant de support à cette peinture est mal maintenu, ses planches sont fortement encrassées et ont subi des altérations anciennes dues à l’humidité.

Le traitement approuvé par la commission scientifique régionale comporte un nettoyage du revers du support, un refixage des zones soulevées, un changement de l’accrochage du panneau dans son cadre, la mise en place de tourniquets montés sur ressorts afin de laisser un jeu libre au panneau en fonction des variations hygrométriques, ainsi qu’un décrassage de la couche picturale, dévernissage ou allègement du vernis, enlèvement des repeints et facing, refixage général, réintégration des lacunes de type illusionniste, et un vernissage à base de produits réversibles et de longue conservation.

Le conseil municipal a récemment voté le budget de cette restauration, qui a obtenu l’accord du Fonds Régional d’Aide à la Restauration ( financement Etat-Région Bretagne), suite à l’approbation de la Commission Scientifique Régionale, et qui doit être complétée par une subvention du Conseil Général du Morbihan.

Sylvie San Quirce

conservateur

Don du jour

LE FONDS BARON-MARREC, UN ENSEMBLE D’UNE RARE COHERENCE

A la suite du décès d’Armande Baron ( 1914 -3 janvier 2008), ses héritiers décidèrent d’un commun accord de faire don au musée, et en concertation avec celui-ci, d’un fonds d’une rare cohérence: en effet, jamais le musée n’avait encore reçu un pareil ensemble de costumes aussi diversifiés et, pour la plupart, aussi bien préservés, dans une même maison.

L’explication réside sans doute dans le fait qu’il s’agissait d’une famille de 6 filles dont une seule s’était mariée ( Sophie Baron, l’aînée, 1905-1987), les autres, Adolphine, Clotilde Marie-Louise, Armande, Louise-Marie, étaient restées célibataires (Emiliane-Andrée, la dernière, a eu une durée de vie trop courte ( 20/11/1920-22/12/1920) pour avoir pris une part importante à la constitution de ce fonds, même si les vêtements d’enfants n’en sont pas absents).

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© Musée de Groix - clichés ALG

De plus, l’activité de mercerie d’Adolphine et Armande sur la place du Bourg a certainement contribué au fait que cette donation est complétée par toute une panoplie de petit matériel servant à la fabrication et à l’entretien du costume, dont le musée a souhaité garder aussi quelques échantillons: l’amidon de riz l’Ours blanc qui servait pour les coiffes, les épingles à tête d’émail utilisées pour les coiffes et les devantiers, blanches ou bien, pour les tabliers de deuil, noires, des rouleaux de « dents » de dentelle pour border les coiffes, de plissé pour les cols, des variétés anciennes de savon et de bleu de lessive pour l’entretien du linge ... Des costumes groisillons de fête et de deuil, mais aussi de petits dimanches, ou simplement de tous les jours, ont pu être collectés, d’une très grande variété de matières, d’imprimés floraux ou géométriques, de dentelles, de damassés, de velours de soie uni ou de dévoré de velours …

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© Musée de Groix - clichés ALG

Quelques objets et toute une documentation accompagnent cette superbe donation qui a fait l’objet d’une couverture photographique pour la présentation du dossier à la commission scientifique régionale.

Sylvie San Quirce

conservateur

Vendredi 15 Mai 14h 15 « Une culture en partage: hommage aux donateurs »

© ALG

Les élèves du Collège Saint Tudy ont fait don de leurs travaux au Musée de Groix, ils ont convié les donateurs pour leur présenter les portraits photographiques réalisés au cours de leur projet pédagogique original mené de janvier à mars, à raison de deux heures par semaine en collaboration avec le Conservateur, l'enseignante Mme Catherine Le Goff et des donateurs.

Les objectifs du projet :

- favoriser la prise de conscience de l'importance de la culture matérielle comme source directe de connaissance d'une société et de son histoire

- créer le contact et la transmission inter-générationnelle - entraîner les élèves à la maîtrise des savoir-faire numériques.

© ALG © CLG © ALG

 

Les portraits ont été répartis dans toutes les salles du musée en fonction de l'objet choisi par chaque
élève : vie agricole, sauvetage, vie quotidienne : en mer, à terre, sécurité, école de pêche …

© ALG

Les portraits ont été répartis dans toutes les salles du musée en fonction de l'objet choisi par chaque élève : vie agricole, sauvetage, vie quotidienne : en mer, à terre, sécurité, école de pêche …

Malheureusement, lors de la Nuit des Musées, l'accès des salles était barré par l'écran et les chaises de la projection organisée par le bureau de l'association La Mouette, à la place de l'hommage aux donateurs prévu par le musée.

Samedi 16 Mai: La Nuit européenne des musées

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La Société des Amis du Musée de Groix n'a pas été conviée à la réunion préparatoire qui s'est tenue en mairie 5 jours auparavant …

A noter que cette année, pour la première fois, l’UNESCO a accordé son patronage à la Nuit des Musées qui s'est donc déroulé le samedi 16 mai 2009 et qui a mobilisé des milliers de musées en France et en Europe.

 

Ouvrages à découvrir

« L'enseignement professionnel des pêches maritimes en France » de Denis Biget, docteur en ethnologie, conseiller principal d'éducation, chargé de cours à l'Université de Bretagne Occidentale (Brest) et chercheur associé au CRBC (FRE 3055 du CNRS).

L'enseignement professionnel des pêches maritimes en France ( 1895- 2007 )

4ème de couverture

Bien que les marins pêcheurs aient depuis longtemps acquis des savoirs et développé des techniques spécifiques, c'est en 1895 que sont créées les premières écoles d'enseignement professionnel des pêches maritimes dans le but d'apprendre aux pêcheurs à mieux exploiter les fonds marins mais aussi pour les faire entrer dans l'économie moderne et les nouvelles organisations de la profession. Les anciens savoirs et anciennes pratiques jugées archaïques devront laisser la place à la technologie de pointe et à un enseignement adapté.

En retraçant l'histoire de cet enseignement, l'auteur montre que l'école de pêche, comme tout système scolaire, est le produit d'un contexte social, économique et idéologique qui est parfois éloigné de simples considérations pédagogiques. Par ailleurs, l'interrogation demeure de savoir si le métier peut s'apprendre à l'école de pêche ou aujourd'hui, au Lycée professionnel maritime ou s'il s'apprend pour l'essentiel en mer, sur le bateau. Enseignants et pêcheurs se renvoient sans cesse l'interrogation sans vraiment donner de réponse.

Cette analyse historique et sociologique pose un certain nombre de questions à l'organisation de l'enseignement maritime d'hier comme d 'aujourd'hui et se veut une contribution à une anthropologie historique des populations littorales.

Il est disponible à la Librairie principale - île de Groix - au prix de 29 euros

 

Ouvrages disponibles auprès de la SAMG dont l'email est : amisdumuseedegroix@hotmail.fr

© Musée de Groix

«Le Mur de l'Atlantique dans la presqu'île de Quiberon » et tout particulièrement la batterie du Bégo, la troisième dans l'ordre d'importance sur l'ensemble du Mur de l'Atlantique en France, et qui participait, comme les fameuses batteries du Grognon, au réseau des défenses de la base sous-marine de Lorient, est édité par un chercheur qui depuis plus de 20 ans travaille dans les archives françaises et allemandes. Il a publié également «Les fortifications du Mur de l'Atlantique à Belle-Ile ».

En vente 20 €- chèque à l'ordre de Jacques Tomine

" La Mer pour Mémoire" édité par Buhez, l'association des musées de société en Bretagne, sous la direction de Michel Lhour et Elisabeth Veyrat, archéologues de la Direction des Recherches Archéologiques Sous-Marines, son propos est de retracer toute une histoire maritime du Grand Ouest atlantique, construction navale, vie à bord, réseaux économiques et guerre sur mer à travers 40 ans de recherches sous-marines .

En vente 30 € - chèque à l'ordre de Buhez

© Amis du Musée des Sables d'Olonne

Un bel album, numéro spécial de la revue 303, intitulé « Paul-Emile Pajot / Le Journal », publie sous une superbe présentation les plus belles pages de ce journal, où les Groisillons ne sont pas oubliés, comme par exemple les rescapés du Saint-Antoine de Padoue, ou les contacts pris par Pajot lors de son passage à Groix en 1901, en particulier avec son ami le peintre Jean Tonnerre, l'ensemble suivi par les articles de divers auteurs, dont Sylvie San Quirce, conservateur du musée de l'île.

24 € ( prix spécial pour les Groisillons)
chèque à l'ordre de l'association des Amis du musée des Sables d'Olonne.

Jeu : L' objet insolite


© Musée de Groix - cliché ALG

 

Qu'est-ce bien donc ? ----

 

Solution du jeu de l' objet insolite de la lettre n° 2

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© Musée de Groix - cliché ALG

 

L’OBJET MYSTERIEUX

Il s’agit d’un oeuf factice ( appelé à Groix atôv ) servant à attirer la poule au nid, afin de l’inciter à pondre.

Ces faux oeufs pouvaient être en plâtre, mais il semble que le plus souvent il s’agissait de galets blancs de forme ovoïde ramassés à la côte. Cette pratique était très répandue jusqu’à la deuxième guerre mondiale, et a connu encore quelques survivances après. La ponte était ainsi encouragée non seulement pour la consommation mais aussi autant que possible pour la reproduction du poulailler, en laissant les poules couver, même s’il arrivait que certains doivent acheter des poules à Lorient. Après la fin de la belle saison, les poules cessaient pendant environ deux mois de produire des oeufs, perdant leurs plumes à l’automne.

Cet objet, présenté en vitrine dans l’espace consacré à l’agriculture, a été donné au musée par la famille Billès du Méné en 1986.

Sylvie San Quirce

conservateur

 

Les horaires du musée

ouverture du mardi au dimanche inclus : en avril, mai, juin de 10h à 12h30

et de 14h à 17h ateliers de matelotage :

prendre contact au 02 97 86 84 60

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