Lettre de la Société des Amis du musée de Groix

------------------------------------------------------------------------------------------------- 01 Mars 2009

Le musée de Groix est un des 1 310 musées de France

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Chers lecteurs,

Cette newsletter, pour laquelle j’ai eu le plaisir de recevoir vos encouragements, va continuer à vivre sous une autre forme, celle de la lettre de la Société des Amis du Musée de Groix. En effet, pour des raisons que je ne peux détailler en raison de mon devoir de réserve, il m’est devenu très difficile de la publier en tant que Lettre du Musée.
Cette nouvelle forme d’édition, grâce au soutien de la SAMG, me permettra de diffuser à nouveau des informations sur les collections du musée et les dons qui continuent à les enrichir et qui sont en attente de passage en commission scientifique régionale, ainsi que sur les activités proposées au public.

Bon vent à la SAMG !

Sylvie San Quirce Conservateur

Pourquoi la SAMG ?

Des problèmes de non respect des règles démocratiques entraînant des vices de forme ont amené des membres du conseil d'administration de l’Association « La Mouette » ainsi que plusieurs membres adhérents, passionnés par l'histoire de l'île et conscients de l’excellent travail qu’accomplit la Conservatrice du Musée, à souhaiter la création d'une nouvelle association.

La création de celle-ci a eu lieu début février à la sous-préfecture de Lorient. Elle a pour nom La Société des Amis du Musée de Groix.

Cette association a pour but de soutenir le Conservateur dans son travail et l'aider du mieux possible pour 1. Faire connaître les collections du Musée de Groix, contribuer à les enrichir et accompagner, soutenir ses activités et ses animations.
2- Soutenir les recherches sur les sujets en rapport avec les collections du musée et le patrimoine de l’île, éditer des publications ou y participer, organiser des conférences et manifestations diverses auprès du public.

La Société des Amis du Musée de Groix aide le Conservateur du Musée dans la réalisation de ses projets par l’information, les échanges et la coopération.

Conférence

Le cabotage à Groix stratégie de temps de crise ?
ou les bateaux de Groix armés au cabotage entre 1862 et 1946

Vendredi 27 Mars à 17 h 30 au Ty Mad dans la petite salle du restaurant

entrée gratuite

Anticipant de quelques jours la semaine du développement durable la Société des Amis du Musée de Groix propose une conférence-diaporama qui sera donnée par le docteur Michel Perrin, historien maritime.

© MG

Le cabotage représente-t-il pour les armateurs de Groix une alternative intéressante à la survenue d’une crise de la pêche quelle qu’en soit la cause ?

Michel Perrin, analysera les aspects particuliers de l’armement au cabotage à Groix, tels qu’il l’a perçu au travers des écrits officiels des XIXè et XXè siècles, et apportera une réponse positive à ce questionnement. Groix, entre dans le circuit du cabotage au cours du dernier tiers du XIXe siècle, à la suite des travaux de Port-Tudy.

Entre 1862 et 1900, les marins de l’île de Groix arment au cabotage, soixante et une de leurs cent dix-sept chaloupes, les deux goélettes à voiles Sauterelle (LG 823 & G 139) et Nouvelle Anna-Regina (LG 759), la goélette à vapeur Hyacinthe (LR 931), un lougre (L’Union, LG 719 & G 87) et un sloop (Étel n° 1, LG 973 & G 182).

Avec la première décennie du XXe siècle, seuls quatre dundées se livrent au cabotage sur les côtes de France au cours de la période 1901-1917, parmi eux le dundee Eugénie ( G 989 ).

En 1917 la disparition de nombreux cargos, en dépit du système des convois que les marines alliées généralisent, contraint les autorités françaises à faire appel aux bateaux de pêche pour assurer l’approvisionnement du pays, en particulier en charbon. Le plan ministériel concerne au premier chef Groix, car ses dundées demeurent dans l’ensemble les plus volumineux de la flottille thonière atlantique et surtout les plus nombreux y participent entre autres Le Pèlerin, (G 503) Les Quatre Soeurs, (G 1031) le Tananarive ( G731) La Tour d'Auvergne (G 626) l'Aquilon (G 943 ) le Persévérance (G 1175) le Marsouin (G 992) et l’Isly (G 1069).

En 1925 les dundées Tonton (G 1568) et Félicia (G 1572) sont armés au cabotage entre deux sorties de pêche au germon, ils le seront jusqu’en 1938. Seules deux goélettes au gréement dundée, La Boulonnaise et l'Idéros ont poursuivi à partir de 1932 une activité de cabotage.

Paul-Emile PAJOT et Jean TONNERRE

La rencontre de l’été 1901

Revenons à notre chronique de la venue de Paul-Emile Pajot à Groix, après que celui-ci ait embarqué le 14 août 1901 ( pour deux mois et demi et sept marées, dont trois interrompues par le mauvais temps et les avaries) à bord de la chaloupe pontée Léonidas, retrouvant ainsi celui qu’il appelle « mon camarade Valmyr Guéguan », le patron, ainsi que le jeune Pierre Le Fur avec lequel il avait déjà aussi lié amitié.

Il fait une première campagne au thon, peu fructueuse ( les 158 poissons arrivent « gâtés tout à fait ») puis une deuxième ( seuls 68 poissons sur 200 parviennent en état satisfaisant à Groix), puis une troisième sortie et une vente de 396 poissons à Lorient ( qui offrait un meilleur prix) avant d’arriver à Locmaria:
« Je fus me promener, partout dans l’île, où je reçus l’accueil le plus chaleureux. C’était le Pardon, et tous les villages étaient en fête.»

La date exacte n’est pas donnée par Pajot dans son journal, mais on peut supposer qu’au bout de trois marées, nous sommes désormais au moins à la mi-septembre, peut-être même au tout début octobre, ce qui pourrait indiquer soit le Pardon de la Vraie Croix à Kérampoulo, le dimanche le plus proche du 14 septembre, soit le Pardon de Notre Dame du Rosaire au Bourg le 1er dimanche d’octobre.

Surtout, c’est le moment de sa rencontre avec Jean Tonnerre: « Je fus aussi me promener à Locmaria, chez mon ami Tonnerre, le dessinateur. Je remarquai deux jolies toiles: l’ «Iphygénie» au mouillage, et une autre où un matelot exténué, cramponné sur une épave, lâche le cadavre de son jeune frère, qu’il tenait enlacé ; cette toile est intitulée : le Baiser d’Adieu.»

Jean Tonnerre,« le dessinateur », né à Locmaria le 2 juin 1868, et décédé en 1946, est un peu plus âgé que Paul-Emile Pajot: il a déjà une notoriété certaine auprès de ce qui deviendra aussi toute une partie de la clientèle de ce dernier : les armateurs et pêcheurs de l’île de Groix. Comme Pajot, il est né dans une famille de pêcheurs, mais, contrairement à lui, il a dû très vite renoncer à ce métier, souffrant trop du mal de mer. Par contre, très doué dès l’enfance pour le dessin, il profite des loisirs que lui laisse son travail de patron de café ( d’abord dans une maison appartenant à un cousin, à Locmaria, puis à partir de 1922 au «Café du clocher») pour dessiner ses clients, et peindre, selon les commandes reçues, les bateaux de Groix ou des scènes portuaires ou de pêche, à la drague ou au thon. Il s’attachait aussi parfois à représenter des personnages historiques, dans l’esprit de l’iconographie nationaliste de la IIIème République, comme le fera Pajot d’une manière beaucoup plus systématique: les Gaulois, Jeanne d’Arc ...

Il remporte en 1903 la médaille d’argent à l’exposition internationale de Lorient, organisée sous le patronage de la municipalité et de la Chambre de commerce du Morbihan, et aurait, d’après sa famille, participé à diverses autres expositions.

D’après la tradition orale, il aurait en tout cas confirmé Pajot dans sa vocation d’artiste. Et le journal de Paul-Emile nous montre ici un exemple bien caractéristique de «contagion» d’inspiration, avec ce « Baiser d’Adieu » que nous avons pu identifier comme directement inspiré d’un tableau d’Alfred Guillou intitulé « Adieu », actuellement exposé au Musée des Beaux-Arts de Quimper. Cette oeuvre d’Alfred Guillou ( 1844-1926), peintre bien connu de l’Ecole de Concarneau, a été présentée au Salon de 1892, et semble avoir eu rapidement du retentissement dans la presse, puis a été envoyée à l’Exposition universelle de Paris en 1900. Elle a dû être largement reproduite, et bien que l’on ignore si Jean Tonnerre a réellement eu la possibilité d’aller observer directement cette peinture, on peut supposer qu’il a, ainsi que l’a abondamment pratiqué Pajot pour certains types de sujets, tiré son inspiration des illustrations des journaux à une époque d’apogée de la diffusion de la presse écrite.

Le pouvoir évocateur de la scène représentée par Alfred Guillou est facile à imaginer, à une époque de multiplication des drames de mer, et Paul-Emile Pajot, dont le père avait disparu en mer alors qu’il était enfant, non seulement est frappé d’admiration en voyant la copie de Guillou par Jean Tonnerre, mais en fait un croquis réinterprété dans son journal. Ainsi que le dit notre collègue des Sables, Benoît Decron, c’est un « Andy Warhol de la Chaume » qui exerce son art, le premier des peintres naïfs.

------ © Musée de Groix-----


-------«Adieu». Alfred Guillouu. -------------------------------------------------------------- ---
« Le Baiser d’Adieu »
Musée des Beaux-Arts de-Quimper ------------------------ ---------Journal de Paul-Emile Pajot Musée de l’Abbaye Sainte-Croix
---------------------------------------------------------------------------------------------------------- les Sables d’Olonne

Désormais, après avoir mis face à face ces deux oeuvres, il nous manque de pouvoir les comparer directement avec l’oeuvre intermédiaire, le « Baiser d’Adieu » de Jean Tonnerre, et au cas où celle-ci n’aurait pas définitivement disparu, nous lançons un appel pour savoir si elle serait encore chez un particulier.

Sylvie San Quirce conservateur

Projet pédagogique écomusée et classe de 4° du collège Saint Tudy

« Une culture en partage: hommage aux donateurs »

Jeudi 26 Février : la bouée-culotte du Kreiz er Mor avec Louis-Claude Ricousse, Pierrot Salahun et Jean-Bertrand Even.

- © MG

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Jeudi 5 Mars : le lance-amarres avec les sauveteurs Charlot Stéphant, Milo Béhérec et Guy Tonnerre.


© CLG ---------------------- ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ © MG

Jeudi 12 Mars: le torréfacteur, les fers à cheval et les pinces de crabe avec Evrard Yvon et Aimé Calloch

Les élèves du collège Saint Tudy viennent régulièrement chaque jeudi au musée, pour un projet d’étude et de campagne photographique en participation à l‘exposition 2009 « Une culture en partage, hommage aux donateurs ».
Le jeudi 12 mars, ils ont pu rencontrer Aimé et Maryvonne Calloch, dont ils avaient choisi de mettre en valeur le torréfacteur et les fers à cheval, ainsi qu’ Evrard Yvon, au sujet des pinces de crabe peintes par Jean-Marie Adam de Kerliet, exposées au musée.

Ces pinces de crabe datent de l’époque où les marins disposaient encore de quelques moment de repos à bord des chalutiers, leur permettant de se consacrer à ce genre d’activité, jusqu’à l’arrivée des gros pêche-arrière autour de 1965.

Les dons du mois Jeudi 12 Mars 2009

UN NOUVEAU DON AU MUSEE COMMEMORE L’HISTOIRE DES GROISILLONS A BORD DES CHALUTIERS DE LORIENT

© Musée de Groix - cliché ALG

Dans le cadre d’un atelier avec le collège Saint Tudy

Un don très représentatif

Evrard Yvon, qui a navigué comme radio puis patron à bord des chalutiers de l’armement Jégo-Quéré, et a terminé sa carrière comme capitaine d’armement, a donné la cloche du Louis Pasteur, chalutier classique construit à Gdansk en 1965, qui pêchait dans le Sud Irlande et le golfe de Gascogne. Cette cloche était utilisée par temps de brume et au mouillage. Il a donné ensuite également les jumelles, de la marque Iris de Paris, du dundée Breiz Izel construit à Belle-Ile en 1912 LGX 2921.

Ces jumelles en laiton appartenaient au père de son épouse, Jean-Marie Baron dit Jean-Marie Casimir, qui commandait ce bateau, et en possédait des parts à partir de 1932 ( ce dernier en céda une partie à son beau-frère Laurent Davigo de Locqueltas).

© Musée de Groix - cliché ALG

Ateliers tableau de noeuds et matelotage pendant les vacances de Février
du mercredi 11 Février au vendredi 6 Mars animés par José Calloch

© Musée de Groix

Week end du 14 et 15 Mars aux Sables d'Olonne


Des Groisillons sur les traces de Paul Emile Pajot

© MG ---- ------ © CLG

La conservatrice Mme Sylvie San Quirce a initié durant le week-end une visite aux Sables d’Olonne avec la Société des Amis du Musée de Groix des « cadres » de Paul Emile Pajot, ce marin pêcheur qui est passé des eaux territoriales à celles du monde de l’art moderne. Homme créatif qui à la longue préféra la compagnie de ses règles, de ses gabarits découpés, de ses crayons de couleur à celles des filets, des voiles et de ses hameçons à thon.

La visite de l’exposition a été menée en duo par le conservateur Benoît Decron et Sylvie San Quirce en présence des amis du Musée de Groix et de ceux des Sables d’Olonne. Reine Heux a pu retrouver un « des cadres» peint pour le bateau de son grand-père et retrouver sur place un parent, Patrick Bihan, actuel directeur de l’école des pêches des Sables, donateur de nombreux objets exposés à la maison de Kerlard.

Les membres du groupe eurent l'heureuse surprise de découvrir aussi une plaque de verre représentant un équipage de Groix, qui n'avait pas été identifié. Après la visite de la ville, des ports de pêche et de plaisance, une rencontre en toute amitié a été faite avec le skipper de Great American III, doyen du Vendée Globe, Rich Wilson, qui a été très intéressé par le projet du Collège Saint Tudy sur «Gildas Mousse de Groix». Il a laissé à Catherine Le Goff, l’enseignante en charge du projet pédagogique un petit mot pour les élèves «Suivez votre rêve ».

© MG -

Jeu : L' objet insolite


© Musée de Groix
- cliché ALG

 

Que peut bien être cet objet ? ---- Quelle est sa hauteur ?

O entre 0,5 cm et 1 cm ----------O entre 5 cm et 10 cm ------------O entre 11cm et 20 cm

Rappel : L’entrée de l’écomusée de Groix est gratuite pour les habitants de l’île en basse saison du 16 septembre au 15 avril.

Les horaires du musée sont les suivants :

- de décembre à mars, de 10h à 12h30 et de 14h à 17h, le mercredi, samedi et dimanche (mais du mercredi au dimanche durant les vacances scolaires de Noël et février).

- ouverture du mardi au dimanche inclus : en septembre, octobre, novembre, avril, mai, juin,mêmes horaires.

en juillet et août : de 9h30 à 12h30 et de 15h à 19 h

Solution du jeu de l' objet insolite

de la lettre de la conservatrice n°2

 

Il s’agit d’une brique, fabriquée par l’entreprise Talouet en Kervignac, servant à souder les hameçons à thon en les accouplant par deux dans les rainures.

Les hameçons, reçus en tiges coudées de fer brut ( ils étaient fabriqués par Vieillard et Irigeont Morvillard, dans le territoire de Belfort), passaient dans un bain d’étain, un par un, puis étaient soudés après avoir été placés dans les rainures ( les trois étapes sont représentées dans chaque rainure).

Don au musée en 1989 par Auguste Cadoret qui en 1930 en faisait encore 20 000 par saison dans ce type de moule qu’il avait aménagé lui-même.

Sylvie San Quirce conservateur

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