------ Lettre  de  la  conservatrice
- -- -- - -----du musée de Groix

------------------------------------------------------------------------------------------------- 02 Février 2009

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Merci à tous !

Mille remerciements pour l’accueil très chaleureux fait à la première newsletter de l’Ecomusée, les nombreux courriels, les encouragements provenant de divers horizons.

La formule de cette newsletter convient visiblement à son public, et surtout n’hésitez pas à nous donner de nouvelles adresses pour l’envoi des prochains numéros.

 

Paul-Emile Pajot à Groix, été 1901 ( début)

Dans son journal illustré, acquis par le musée des Sables d’Olonne, Paul-Emile Pajot parle de sa campagne au thon à bord d’une chaloupe groisillonne, le Léonidas, dont j’ai publié la photographie en page 174 du bel album « Paul-Emile Pajot : le journal » accompagnant l’exposition Pajot de mon collègue Benoît Decron.

Des recherches ultérieures m’ont permis de trouver des éléments complétant ceux que j’avais publiés en cette occasion sur Pajot et les marins de Groix :

Le Léonidas , G 305, armé à Groix le 15 juin 1901, était en campagne au thon jusqu’au 11 octobre de la même année, mais Pajot n’a été embarqué aux Sables que le 14 août 1901 ( il manquait un homme, en cette période d’apogée de la demande pour la flotte thonière groisillonne, où l’on devait parfois faire appel à des marins du continent), et il a été débarqué, également aux Sables, le 5 octobre.

Il est intéressant de rappeler qu’à l’inverse, les marins de Groix ont également navigué sur des bateaux armés aux Sables, et que leurs contacts avec les Sablais ne se limitaient pas aux chantiers de construction si réputés et à la vente du poisson. L’équipage du Léonidas G 305 (au demeurant lui-même construit aux Sables en 1885), en est un bon exemple:

------ - Le patron, qui en est à son premier commandement : Valmyre Pierre Marie Guégan ( fils de Théophile et de Louise-Marie Joséphine Yvon), né le 9 juillet 1879, est donc encore fort jeune. Il réside à Locmaria ( secteur où vivent également les armateurs du bateau). Il naviguera ensuite comme matelot, à bord du Saint-Gildas à la drague d’hiver, et sera à nouveau patron, à la pêche au thon et au chalut, mais à bord d’un bateau immatriculé aux Sables, le Don Carlos, du 7 juin 1902 au 25 avril 1903. Il naviguera par la suite sur des bateaux groisillons (Mont de Piété, Saint-Gildas, Camélia, Sainte Hélène, Paimpolais, Eglantine ...), tantôt comme patron, tantôt comme matelot, toujours à la pêche, avant de se reconvertir au bornage sur l’Alcyon dans le quartier d’Oléron en 1926, au moment où l’alternance du thon avec la drague d’hiver est déjà en grande partie abandonnée à Groix.

-------- Les deux matelots, en-dehors de Paul-Emile Pajot, sont François Porcher, né le 27 avril 1857, dont la vie semble avoir été mouvementée, et Julien Ropert, né le 3 octobre 1846. Nous avons pu vérifier pour François Marie Porcher, époux de Marie-Jacquette Le Moing, demeurant au Bourg, qu’il a aussi navigué sur des bateaux armés aux Sables : l’YBVM en 1883, la Glaneuse en 1888-89, l’Aimable Eliza en octobre 1889 puis en 1891, le Jeune Augusta en 1892, le Saint Pierre en 1896-1897, le Pierre-Amanda en 1898-99, l’Argus en 1904 ... Il connaît donc déjà bien les Sablais au moment où Paul-Emile Pajot est embarqué sur le Léonidas, et il emmène à bord de ce dernier son fils comme mousse, François-Marie Porcher, né le 19 septembre 1887, qui avait débuté avec son père sur le bateau sablais Pierre-Amanda en 1899 ... C’est avec ce mousse et avec le novice Pierre Le Fur que Paul-Emile Pajot garde le Léonidas le soir de tempête précédant la vente à Lorient, tandis que le patron et les deux autres matelots sont à terre.

-------- En effet, voici que nous retrouvons Louis Pierre Marie Le Fur, de Quéhello, comme novice, pour le plus grand plaisir de Paul-Emile Pajot, qui avait lié amitié avec lui l’année précédente. Né le 1er octobre 1884, Pierre Le Fur, qui était mousse depuis 1898, faisait partie des naufragés du Saint-Antoine de Padoue lors de la terrible tempête de février 1900. Après être sorti avec d’autres bateaux de la Rochelle, durant un semblant d’accalmie, et tandis que le Jeune Amélia, sur lequel naviguait Pajot, avait réussi à se réfugier dans le port de La Flotte, le dundée groisillon Saint Antoine de Padoue était jeté à la côte, et pillé par les habitants de l’île de Ré, tandis que l’équipage rescapé était recueilli aux Sables, et réconforté par Paul-Emile Pajot et ses amis pêcheurs (il mentionne dans le journal le jeune mousse qui pleurait et appelait sa mère). Naturellement, après la vente du poisson du Léonidas à Lorient ( qui offrait alors un meilleur prix), Pajot est très bien accueilli à Quéhello dans la famille de Pierre Le Fur, et l’on peut se demander si dans le même village, M. Vaillant, qui lui réserve aussi un accueil chaleureux, et à Créhal « la mère Kerséro» et « Marie-Job » ne sont pas des relations proches de cette famille.


Le Léonidas en attente de réarmement à Lorient, carte postale coll.Royer-Nancy vers 1900

Nous verrons dans le prochain numéro la suite des relations groisillonnes de Paul-Emile Pajot lors de cet été 1901, et sa rencontre avec Jean Tonnerre.

Solution du jeu du numéro précédent

le vapeur « Ile de Groix » par Jean Tonnerre, 1907

Jean Tonnerre ( 1868-1946) sera abordé à nouveau au prochain numéro, en tant qu’ami de Paul-Emile Pajot.

Né à Locmaria le 2 juin 1868 d’un père marin et d’une mère, Désirée Stéphan, agricultrice, ses qualités artistiques sont déjà reconnues à l’école primaire. D’après les renseignements aimablement communiqués par sa famille, le mal de mer ne lui permettait pas de devenir pêcheur, et il tint un café dans la maison d’un cousin à Locmaria, puis acheta vers 1922 le « café du clocher » où il travailla jusqu’à la deuxième guerre. Il portait une boucle d’oreille, avait des opinions royalistes, participait souvent aux réunions des vieux pêcheurs, qu’il aimait dessiner. Il a abondamment peint les bateaux et les ports de Groix, mais parfois aussi des membres de sa famille, ou même, comme Paul-Emile Pajot, des personnages de l’histoire de France, qu’il lui arrivait aussi de sculpter. Il fit ses dernières oeuvres en plein air auprès de la « pierre blanche » en compagnie d’un jeune Allemand de 17-18 ans (étudiant des Beaux-Arts avant d’être mobilisé), avec lequel il avait fini par lier amitié malgré son hostilité aux envahisseurs qui l’avait poussé à fermer son café.

Le musée possède quelques oeuvres de lui, peintures et dessins, et en a prêté une pour l’exposition Pajot des Sables d’Olonne.

© Musée de Groix

Le vapeur Ile de Groix est bien caractéristique du dynamisme de l’île à l’apogée thonière : il fut construit en 1901 aux chantiers Blasse et fils de Nantes à la suite d’une souscription lancée par l’abbé Noël dans la Croix de Groix pour la création d’une compagnie groisillonne de transport de passagers : l’Union groisillonne. Le succès fut massif, par le nombre de participants.

Ce bateau est celui qui a eu la plus longue durée de vie de l’histoire de l’île, survivant à deux conflits mondiaux, et assurant le service jusqu’en 1959 !

Le don du jour

Baratte donnée par Jean-Jacques Simon de Kérampoulo

Jeudi 29 Janvier 2009

© ALG

Le jeudi 29 janvier, en arrivant au musée pour apporter aux élèves de Saint-Tudy de passionnants commentaires sur le contexte d'objets dont il nous avait fait don, provenant de son père et de son cousin, Jean-Jacques Simon n'est pas arrivé les mains vides : il amenait une jolie baratte verte provenant de la maison de son cousin Joseph Calloch et très probablement fabriquée par lui.

Comparée avec l'autre baratte à manivelle et palettes en possession du musée, exposée dans l'espace agriculture, on a pu voir que celle fabriquée par Joseph Calloch semblait conçue avec un soin particulier : des pieds pour éviter de glisser et laisser un espace d'aération sous le fond lui permettant sans doute de sécher plus vite, une jolie découpe sur le côté qui permettait sans doute d'améliorer la stabilité ...

Joseph Calloch, un pêcheur qui durant sa retraite pratiquait les petites pêches à bord du canot " Yannick", était très habile de ses mains, et savait réparer les horloges, fabriquer des sabots et toutes sortes d'objets en bois … Cette baratte sera présentée à la commission scientifique régionale d'acquisitions des musées.

Dimanche 8 février : exercice incendie

© CLG

Dimanche 8 février au matin, l'Ecomusée de l'île de Groix a bénéficié d'un exercice incendie pour la sécurité du public et des collections avec l'ensemble des pompiers de Groix dont nous saluons au passage la disponibilité.

Les visites de repérage qu'ils ont faites en début de matinée ont permis d'analyser les besoins spécifiques au musée. Deux exercices incendie (départ de fumée de jour et embrasement général de nuit) ont complété ce dispositif, ainsi qu'une formation du personnel du musée à l'usage des extincteurs.

Conférence avec diaporama le Mercredi 18 Février à 14 h 30 au musée :

« A bord de l’Idéros, goélette de Groix, 183 rescapés pour un Etat »

© Musée de Groix

Une conférence sera donnée par Mme Le Guen, en possession de sources inédites, sur le récit de l’opération qui fut aussi une aventure en 1946 de la goélette l’Idéros, ayant appartenue à une famille d’armateurs groisillons, qui après une carrière au cabotage fut utilisée par des émissaires dûment mandatés par la direction sioniste, pour l’immigration clandestine de 183 juifs pour Israël.

Mai 1945 : la fin de la guerre jette dans les camps de personnes déplacées des dizaines de milliers de Juifs survivants de la Shoah qui vont tenter de quitter l’Europe vers l’Amérique ou la Palestine.

Face à eux, outre l’Angleterre, qui maintient la stricte limitation de l’immigration, deux types d'acteurs :

d’abord les politiques : Ben Gourion et l’exécutif sioniste qui décident d’organiser l’immigration, légale ou clandestine, du maximum de survivants, quoi qu’il en coûte.

Des émissaires, dûment mandatés par la direction sioniste, rompus à l’action clandestine, sur le terrain, en Italie, en France, dans les Balkans.

Ces hommes de l’ombre sauront s’adresser à l’opinion internationale, organiser et décider. A la suite de la conférence, je présenterai la maquette du bateau, propriété du Musée de Groix.

Entrée libre

Sylvie San Quirce - Conservateur

Jeu : l 'objet insolite

 

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Que peuvent bien être ces tiges métalliques masquées ?

A quoi sert donc cette brique ?

 

Solution du jeu des 7 différences de la lettre n° 1

L'oeuvre est de Jean Tonnerre. Il la réalisa en 1907

 

 Rappel      

 L’entrée de l’écomusée de Groix est gratuite pour les habitants de l’île en basse saison du 16 septembre au 15 avril.      

Les horaires du musée sont les suivants :       

- de décembre à mars, de 10h à 12h30 et de 14h à 17h, le mercredi, samedi et dimanche         
(mais du mercredi au dimanche durant les vacances scolaires de Noël et février).      

- ouverture du mardi au dimanche inclus : en septembre, octobre, novembre, avril, mai, juin,mêmes  horaires.

en juillet et août : de 9h 30 à 12h 30 et de 15h à 19h

© Sylvie San Quirce ISSN 1969-6531

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