Jean-Pierre Calloc'h passe ses deux années de service militaire de 1909 à 1911 en garnison à Vitré. Soldat de deuxième classe, il demande à faire le cours des illettrés, ce qu'il fit en breton à 40 bretonnants.
" A ma sortie de caserne, je préparerai mon brevet pour devenir probablement instituteur libre, peut-être à Groix. "
......Il
poursuivra les démarches et finira par être affecté dans
l' infanterie le
6 novembre. L'appel n'arrivera qu'en janvier
et de Lorient.
Le 26 janvier 1915 il endosse la vareuse militaire au dépôt
du 62° R.I. à Lorient. Le 1er avril il rejoint Saint Maixent pour
un stage de quatre mois.
Fin août 1915, il part pour la tuerie.Jusqu'en avril 1916
son régiment tient position au bois de Saint Mard. En septembre son
nouveau régiment est transféré devant la Somme. Nommé
d'abord aspirant, il deviendra sous-lieutenant, fort apprécié
de ses hommes.
Le dégel annonce l'offensive, et commence la remontée vers Saint
Quentin à travers les villages systématiquement brûlés
par l'ennemi.
Plus de tranchées ni d'abris.
" La semaine la plus dure que j'ai jamais passée
à la guerre est cette Semaine Sainte.
Ni maison, ni toit, sous un temps si rude. Au cours de 60 heures j'ai dormi
une heure, et encore nous avons été réveillés
par le froid, toute l'armée couverte de neige. Nous sommes fatigués
à en mourir. Quand finira cette vie ? "
Ainsi s'exprimait-il au dos d'une carte postale
le dimanche de Pâques.
Deux jours plus tard, au bois d' Urvillers, au sud-est de St Quentin, à l'entrée d'un abri, tandis qu'il mangeait, un obus de 77 éclata à proximité.
La tête criblée d'éclats, il meurt sur
le coup.
C'était le matin du 10 avril 1917, un mardi de Pâques.Il
avait 28 ans.
Le corps du lieutenant Calloc'h fut transporté au petit
village de Cerisy dans l'Aisne et inhumé dans un cimetière
de soldats. Après
la guerre, un prêtre de la région de Cerisy entama
des recherches pour retrouver sa dépouille, les sépultures
ayant été violées pendant les hostilités.
Exhumée en présence de deux
membres de sa famille, sa dépouille fut ramenée à
Groix ---le 8 juillet 1923 |
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Grâce à l'initiative de la revue "Dihunamb", secondée par "Buhez Breiz ", une tombe avec croix celtique fut édifiée, par souscription, sur ses reliques. L'inauguration
du monument eut lieu le 21 août 1924. Taillée dans le granit de Nizon par le sculpteur Alexandre Le Quéré de Pont Aven, la tombe se compose de trois parties : une dalle, un socle et une croix celtique haute de 1m. 86. C'était la taille de Bleimor.
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Cette croix est semblable à de nombreuses croix de l'île d' IONA (Ecosse). Sur le fût sont gravés trois motifs d'entrelacs irlandais, en des médaillons ronds ou ovales. Ils sont l'oeuvre du Capitaine Huerre de l'armée du Rhin.Sur le cercle du monde entourant les bras de la croix apparaissent des motifs de nos broderies "glaziks" dessinés par M. Ch. Louis, ami de Léon Le Berre.
Jehann Ber Kalloch ( En français: |